Objets connectés : les assureurs en ordre de marche

Objets connectés : les assureurs en ordre de marche

Le secteur des assurances sait qu'il a tout à gagner à s'investir sur ce marché
Banques en ligne

Rédigé par Elsa Rédacréa

le 19 Juillet 2016

Le nombre d’objets connectés a littéralement explosé en quelques trimestres

D’après les chiffres de l’institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe, il est passé de quatre milliards, il y a six ans, à 42 milliards aujourd’hui. Autant dire que cette expansion n’est pas terminée et que ces nouveaux venus de la vie quotidienne vont non seulement révolutionner quelques aspects de notre existence, mais qu’ils vont également de plus en plus intéresser ceux qui commercialisent certains services, comme les assureurs. L’Idiate pronostique le chiffre de 155 milliards d’objets connectés en 2025 : cette perspective laisse donc au secteur de l’assurance de grands champs des possibles pour proposer leurs offres et prestations « autrement ».

Suivi des assurés, commercialisation des contrats, démarche et gestion des sinistres… tout peut être prétexte à développement de l’usage de l’objet connecté, dès qu’une forme de protection de la personne est en jeu. Santé, habitat, auto, les applications dédiées à ces objets du quotidien transmetteurs d’informations et interactifs pourraient être innombrables, et le large secteur des assurances a déjà commencé à proposer des solutions entrant dans notre vie quotidienne. Depuis trois ans, de nombreux partenariats se nouent entre assureurs et concepteurs d’objets connectés, et des structures spécifiques sont créées pour répondre à un développement rapide. Le stade d’une généralisation de la commercialisation des objets connectés ne fait que commencer.

Mais associer données personnelles et collecte d’informations via les objets connectés pose aussi des problèmes éthiques : en France, où le sujet est fortement concerné par la législation, la Commission nationale informatique et libertés est déjà chargée de valider la mise sur le marché de dispositifs qui peuvent être proposés aux assurés - comme l’offre de santé connectée de Generali, qui est déjà accessible à nos voisins allemands. Aujourd’hui, donc, les assureurs restent assez prudents car le sujet de la confidentialité des données est sensible, et le moindre faux pas pourrait jouer en forte défaveur d’une entreprise un peu trop « curieuse ».

Surveillance et prévention

Instantané, contextuel, d’usage simple et accessible pour le client, facilitateur de processus, l’objet connecté a pourtant tout pour séduire et l’usager et les entreprises qu’ils peuvent, d’une manière ou d’une autre, servir. Dans le domaine de l'assurance santé, par exemple, les objets connectés se cantonnent aujourd’hui, surtout, à la télésurveillance et à la prévention. Encourager les assurés à préserver leur santé par un mode de vie qui ne la met pas en péril est le centre du propos. De là, un comportement « vertueux » peut être récompensé par des tarifs adaptés, moins élevés que ceux proposés à la clientèle générale. Voilà pour l’aspect le plus positif de la santé connectée, mais la Cnil s’intéresse de près aux pratiques et éventuelles dérives.

Dans les autres domaines de l’assurance, et notamment les risques liés aux contrats habitat, responsabilité civile et auto - incendie, accident et risques divers - les enjeux sont plus faciles à maîtriser. Pour limiter ses coûts, l’assureur pourra proposer des solutions permettant de prévenir les risques et donner des alertes. Pour l’auto, cela donne le « boîtier i intelligent » qui analyse la conduite de l’assuré et permet d’adapter les primes d’assurances selon le comportement prudent sur la route… Il s’agit sans doute d’une des solutions les plus prometteuses en terme de distribution, car elle n’est pas rattachée à des données trop privées et sensibles.

La vie privée, les assureurs s’en préoccupent… au moins autant que les géants du web, qui commencent à leur faire de l’ombre en jouant sur le même terrain de l’objet connecté très gourmand en données personnelles.



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