Crowdlending : bilan des levées de fonds des plateformes de financement françaises

Crowdlending : bilan des levées de fonds des plateformes de financement françaises

Depuis 2014, le crowdlending connait une croissance considérable. 2016 fut décisive pour le décollage du prêt de particuliers aux entreprises, en France.
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Rédigé par Nathalie Jouet

le 24 Janvier 2017

Crowdlending bilan 2016


Le bilan reste très positif pour le crowdlending en 2016. En effet, 80 millions d’euros de projets ont été financés grâce au crowdlending en 2016, soit plus du double par rapport à 2015. Même si cette croissance exponentielle est plus faible sur les deux derniers mois de l’année 2016, il s’agit d’un essor rapide et significatif qui a été principalement permis par l’évolution de la réglementation.

La réglementation du crowdlending en pleine évolution

Les règles encadrant le crowdlending ont évolué en 2016. Il y a eu notamment la création de minibons et le relèvement des seuil légaux des montants investis par les épargnants. En effet, les particuliers peuvent désormais prêter 2 000 euros au lieu de 1 000 euros s’il s’agit d’un prêt rémunéré, et 5 000 euros au lieu de 4 000 euros pour les prêts non rémunérés. Cette mesure vaut pour les plateformes n’ayant pas opté pour le statut de conseiller en investissement participatif (CIP). Par ailleurs, le seuil d’emprunt pour les plateformes ayant choisi le statut de CIP, a été relevé à 2,5 millions d’euros. Il est resté inchangé pour les Intermédiaires en Financement Participatif (IFP). De plus, depuis le 1er janvier 2016, les pertes en capital sont déductibles des intérêts futurs.

Grâce à ces aménagements réglementaires certaines plateformes ont pu demander le statut de Conseiller en investissement participatif, c’est notamment le cas de Lendosphère et Unilend. D’autres plateformes font actuellement cette démarche auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF).

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Au total, près de 100 millions d’euros ont été levés par les plateformes de crowdlending au cours des dernières années. De belles performances ont été réalisées en 2016. En effet, Lendix a levé près de 12 millions d’euros auprès de ses actionnaires et acteurs institutionnels contre 5,3 millions d'euros pour KissKissBankBank auprès d’Orange. Younited Credit se démarque avec une levée de fonds de 15 millions d’euros en juillet 2016. D’autre part, New Alpha a également investi 2,5 millions d’euros dans Unilend.

L’autre nouveauté de 2016 concerne l’intérêt et la confiance croissante des investisseurs institutionnels envers ce nouveau mode de financement. Effectivement, les FinTech spécialisées se rapprochent de plus en plus des grands groupes, comme le montre par exemple le lancement du fonds Prêtons Ensemble ayant pour objectif de prêter aux PME par l’intermédiaire de plateformes de crowdlending. Par ailleurs, 2016 a permis d’assister aux premiers partenariats entre les banques et les plateformes. A l’instar du partenariat entre Hello Bank et Credit.fr proposant une offre de crowdfunding innovante et citoyenne destinée aux clients particuliers, La Banque Postale s’est associée à WeShareBonds pour développer une nouvelle offre réservée aux pros. D’autres plateformes se démarquent via leurs publicités sur les grandes chaînes télévisées, notamment Younited Credit, Unilend et Lendix. L’internationalisation de ces plateformes qui a démarré en 2016, devrait se poursuivre en 2017. En effet, Lendix est présente en Espagne et devrait s’étendre à l’Italie alors que Younited Credit s’est d’abord développée en Italie et envisage de faire son entrée en Espagne.

Quel avenir pour le crowdlending en France ?

Si le crowdlending français progresse rapidement, il n’en reste pas moins à ses prémices et pèse encore aujourd’hui très peu dans le financement global des entreprises. En effet, la France est largement distancée par le Royaume-Uni et les Etats-Unis dans ce domaine. Trois tendances restent encore insuffisamment développées en France, comme l’affirme également Mathieu George, le fondateur du site crowdlending.fr : le crowdlending étudiant qui montre de très bons résultats aux Etats-Unis ; l’apparition d’un marché secondaire destiné à la revente de prêt comme le propose aujourd’hui de rares plateformes telle que ClubFunding ; la mise en place de « robots prêteurs » déjà utilisés par de nombreuses plateformes américaines. Cette dernière tendance laisse un robot prêter à la place des investisseurs, en fonction de critères prédéfinis lors de l’inscription sur la plateforme. Le robot prête automatiquement dès qu’un projet mis en ligne correspond aux critères demandés.

Aujourd’hui en France, les startups et les PME n’hésitent plus à faire appel à ce type de financement. Sa réglementation devrait évoluer encore davantage au cours de l’année 2017 puisqu’il s’agit d’une solution de financement encore très récente.



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