Le financement participatif ou crowdfunding poursuit sa lancée et devient une alternative concrète pour financer des projets. En 2015, 297 millions d’euros ont été collectés grâce au crowdfunding contre presque 629 millions en 2016. Face à cette forte croissance, les plateformes de crowdlending et les projets se multiplient. De nouveaux modes de financement alternatif apparaissent pour répondre aux besoins des personnes à la recherche de financement et d'investisseurs dont le nombre s’élève à 2,6 millions en France.
Crowdfunding : une progression de 100 % entre 2015 et 2016
Le crowdfunding, mode de financement récent, connait un développement spectaculaire. Le baromètre de référence de la finance participative est publié par l’association professionnelle Financement Participatif France (FPF) depuis 2013. En 2017, cette dernière s’est associée avec KPMG pour cette nouvelle édition. Les moyens alternatifs pour financer un projet ont progressé de 100 % en seulement un an, montrant que le crowdfunding s’inscrit durablement dans le paysage français. Sur les 628 millions d’euros collectés en 2016, 37 % l’ont été sur des sites de crowdfunding reposant sur le don comme KissKissBankBank, Kickstarter, Ulule ou encore Indiegogo. Le principe du don récompensé ou non selon les plateformes, est une pratique qui a été largement adoptée dans certains secteurs comme l’audiovisuel, la musique ou la mode. Sur ce type de site, plus de la moitié des investisseurs sont âgés de moins de 34 ans, seuls 28 % ont plus de 50 ans.
Outre le don, d’autres modèles se développent en France. Les sites de prêt personnels en ligne comme Younited Credit, sont de plus en plus nombreux. A cela, s’ajoutent les fonds de prêt aux entreprises proposés par des plateformes de crowdlending comme Lendix, les cagnottes en ligne comme Leetchi ou PotCommun, et certains sites de solidarité embarquée ou micro-dons pour les associations. Finalement, ce sont les prêts qui portent le secteur du financement participatif avec une progression de 46 %. Plusieurs facteurs expliquent l’engouement des Français pour le prêt. Tout d’abord, le taux de succès de ce type de projet (94 %) est bien plus élevé que celui du don (75 %) ou de l’investissement (84 %). Puis, le taux de frais moyen prélevé par la plateforme de financement est plus bas puisqu’il s’élève à 4,8 % contre 5,5 % pour le don et 6,8 % pour l’investissement.
Finance participative : des projets variés et un public plus large
Les projets proposés dans le cadre de la finance participative évoluent et se diversifient. Effectivement, il est aujourd’hui possible de financer aussi bien des TPE que des PME dans divers secteurs tels que l’immobilier, les énergies renouvelables ou la high-tech, comme l’a fait remarquer Nicolas Lesur, le président de FPF et le fondateur de la plate-forme Unilend. Ce dernier a également affirmé que le financement en ligne devrait poursuivre sa croissance en 2017. Les Français sont aujourd’hui attirés par une épargne locale et plus concrète.
Le nombre d'investisseurs de projets continue de progresser : ils étaient 2,6 millions en 2016 contre 2,3 millions un an plus tôt. Leur profil a lui aussi nettement évolué. En effet, les investisseurs par don sont surtout des jeunes puisque la moitié d’entre eux sont âgés de moins de 34 ans. Les financeurs par prêt soutiennent des projets plus équilibrés. Un tiers d’entre eux ont entre 18 et 34 ans, un autre tiers entre 35 et 49 ans, et les autres ont plus de 50 ans. Le financement par investissement attire quant à lui des investisseurs plus expérimentés, âgés pour la plupart de 50 ans ou plus.
La croissance impressionnante du crowdfunding prouve que le secteur est en pleine forme et s’impose progressivement comme une alternative sérieuse aux banques, pour les entreprises à la recherche de financement.