Lendix creuse son sillon dans le crowdlending européen !

Lendix creuse son sillon dans le crowdlending européen !

Lancé il y a tout juste deux ans, Lendix a connu un départ en flèche et s'impose aujourd'hui comme l'acteur incontournable du crowdlending en France. Quel regard Olivier Goy porte sur le crowdlending français ?
Banques en ligne

Rédigé par Stéphane LORMEAU

le 10 Mai 2017

Olivier Goy président Fondateur de Lendix

" Nous venons d’annoncer l’arrivée de Bpifrance parmi nos prêteurs institutionnels ainsi que celle prochaine du Fonds Européen d’Investissement " : Olivier Goy

Banques-en-ligne.fr (BEL) : Fort de vos 55% de parts de marché du prêt participatif en France, quel est le bilan de l’année écoulée ?

Olivier Goy (OG) : Les 12 derniers mois ont été des mois de forte croissance : 11m€ prêtés en 2015, 45m€ en 2016 et plus de 70m€ depuis notre création. Cette augmentation des volumes prêtés a pu être réalisée grâce à une large communauté de prêteurs particuliers, institutionnels privés et publics. Nous venons d’annoncer l’arrivée de Bpifrance parmi nos prêteurs institutionnels ainsi que celle prochaine du Fonds Européen d’Investissement.
Nous avons aussi beaucoup travaillé pour préparer l’avenir, notamment du côté international (Espagne et Italie).
Nous sommes désormais une équipe de plus de 50 personnes, là où nous étions 21 il y a 12 mois.

" Nous mettons beaucoup de cœur à avoir des échanges transparents et rapides avec notre communauté. " : Olivier Goy

BEL : Lendix a récemment remporté deux prix dont le Grand Prix du Jury au Trophée du Crowdlending. Comment accueillez-vous ces récompenses ?

OG : Avec beaucoup de plaisir. C’est un prix donné par le public, donc nos prêteurs particuliers. Nous mettons beaucoup de cœur à avoir des échanges transparents et rapides avec notre communauté. Nous avons plus de 18.000 inscrits avec lesquels les interactions se font à toute heure du jour et de la nuit. Une de nos fiertés c’est d’avoir un temps de réponse médian de 3 minutes. Nous prenons soin de nos clients !

" Chaque catégorie de prêteurs a des attentes différentes " : Olivier Goy

BEL : Constatez-vous une évolution du profil des entreprises candidates à l’emprunt ? et des investisseurs ?

OG : Côté entreprises, il y a une grande diversité et c’est ce que l’on recherche. De la TPE qui fait 250.000€ de chiffre d’affaires à la PME de plusieurs dizaines, voire centaines, de millions d’euros de chiffre d’affaires. Le prêt moyen est de l’ordre de 300.000€ avec un écart type fort : cela commence à 30.000€ et va jusqu’à 2m€ et plus.

Côte investisseurs : nous travaillons aussi à la diversité car chaque catégorie de prêteurs a des attentes différentes. Plus nous avons de prêteurs différents, plus nous pouvons financer de PME différentes. Aujourd’hui, cela va du particulier qui investit 20€ par dossier à des acteurs publics comme Bpifrance en passant par des assureurs comme CNP Assurances, Matmut ou Groupama.

BEL : Avec des rendements moyens de 6,3%, quelles garanties apportez-vous aux épargnants désireux d’investir sur Lendix ?

OG : Nous n’apportons aucune garantie. Il faut bien le comprendre quand vous vous engagez sur une plateforme de prêt. Il y a un risque quand vous prêtez de l’argent à des TPE et PME. C’est aussi parce qu’il y a un risque que vous avez l’espoir de faire de meilleurs rendements. La clé pour protéger au mieux son investissement est de diversifier son portefeuille. A partir de 50 prêts réalisés, vous commencez à avoir un portefeuille bien équilibré.

" Notre satisfaction est que de nombreux prêteurs Finsquare sont devenus des prêteurs Lendix. " : Olivier Goy

BEL : Lendix a repris Finsquare il y a quelques mois. Quel bilan tirez-vous de son intégration à votre plateforme ?

OG : Nous avons dû gérer un portefeuille pré-existant de PME emprunteuses avec un taux de défaut important et montrer aux prêteurs historiques de Finsquare que si nous menions des actions proactives dans le recouvrement cela pouvait payer et permettre de récupérer une partie de leur épargne. Notre satisfaction est que de nombreux prêteurs Finsquare sont devenus des prêteurs Lendix.

" Une vraie Europe de l’épargne est en train de voir le jour. " : Olivier Goy

BEL : Suite à l’ouverture de filiales à l’international. Pouvez-vous nous dire comment est accueilli le prêt participatif sur les marchés italien et espagnol ?

OG : Nous sommes au début de l’histoire. Les premiers prêteurs italiens et espagnols sont arrivés à la fin du 1er trimestre. Il est beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions. En revanche, ce qui est déjà très clair, c’est qu’une vraie Europe de l’épargne est en train de voir le jour. Les français prêtent en Espagne, les italiens ou espagnols en France, etc. Le tout simplement, depuis leur smartphone. C’est très excitant de mettre cela en place.

BEL : Prévoyez-vous des évolutions pour conserver votre place de leader du crowdlending français ?

OG : Servir nos clients, prêteurs comme emprunteurs, avec toujours la même réactivité et le même sérieux. Il n’y a pas de recette magique, juste du travail et du cœur à l’ouvrage.

" ( La fiscalité du crowdlending en France ) mériterait un traitement plus favorable " : Olivier Goy

BEL : Comment voyez vous l’avenir de ce marché ? (concurrents, spécialisation ?)

OG : Le marché se concentre très vite. Nous étions 60 acteurs à vouloir faire du prêt début 2015, seuls une petite dizaine sont encore actifs aujourd’hui. C’est un phénomène assez normal. L’ouverture d’une brèche dans un monopole (bancaire en l’occurrence) créée un appel d’air. Après il y a la réalité du marché et les difficultés de mise en place.

BEL : Quelle est aujourd’hui votre opinion concernant la fiscalité du crowdlending en France ?

OG : Il n’y aucun avantage fiscal particulier alors que c’est un placement utile et avec un impact direct sur l’économie réelle et l’emploi. Cela mériterait un traitement plus favorable en effet !



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