Qui se cache derrière les cartes bancaires sans banque ?

Qui se cache derrière les cartes bancaires sans banque ?

De Carrefour à la Fnac en passant par les néobanques N26 ou Compte Nickel, ils sont nombreux à proposer une carte bancaire sans banque. Mais quelle est la réalité de ces acteurs ?
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 04 Juillet 2017

les cartes bancaires sans banque

Les atouts de la carte bancaire prépayée

La digitalisation de l’univers de la banque se traduit entre autres par la dématérialisation du moyen de paiement. La carte bancaire prépayée profite de la hausse constante des achats en ligne et de la volonté d’instaurer des systèmes de paiement sécurisés. Dans cette dernière optique, les clients ne communiquent plus leur numéro de compte ou celui de leur carte bancaire traditionnelle. La carte bancaire prépayée bénéficie aussi de la méfiance accordée par les usagers à l’endroit du paiement mobile sans contact. Elle possède par ailleurs l’avantage de fixer une valeur limitée, ce qui empêche la fraude bancaire puisque ce mode de paiement n’est pas relié au compte bancaire. En outre, la carte bancaire prépayée est facilement accessible à l’instar de C-Zam dans une enseigne Carrefour ou Compte-Nickel chez un buraliste affilié. Les seules exigences sont l’âge de l’utilisateur (être majeur) et la domiciliation en France. Une carte prépayée permet de garder une somme d’argent disponible, avec une gestion budgétaire très simple et pragmatique, puisque le découvert n’est pas autorisé. Elle favorise enfin le transfert d’argent entre proches, y compris à l’étranger, tout en maintenant une forme d’anonymat des paiements.

Carrefour avec C-Zam et la Fnac au rendez-vous

Le lancement du coffret C-Zam par Carrefour en 2017 illustre bien cet engouement pour la carte bancaire sans banque. Ce produit propose l’ouverture d’un compte courant en libre-service activable directement en ligne en une dizaine de minutes, après avoir fait l’acquisition du coffret dans un des rayons des 3 000 magasins de l’enseigne, ou sur le site rueducommerce.com. Disponible depuis le 18 avril dernier, C-zam associe une carte bancaire internationale Mastercard, commercialisée 5 euros, et des conditions quasiment nulles : pas de dépôt minimum, pas de conditions de revenu,pour des frais de tenue de compte qui reviennent à 12 € / an, soit 1€/mois, avec la possibilité de fermer le compte à tout moment car il n'y a pas d'engagement. L’utilisateur peut alimenter son compte C-Zam en versant par exemple son salaire sur le compte bancaire.

Autre acteur partie prenante de la carte bancaire prépayée : la Fnac. Le distributeur met en vente une carte de paiement Mastercard sans cotisation supplémentaire vis-à-vis de sa carte de fidélité (30 € pour 3 ans). Valable trois ans, elle est lancée en partenariat avec la branche crédit conso du Crédit Agricole. En revanche le distributeur de biens culturels et électroniques ne propose pas de créer un nouveau compte bancaire, la carte étant alimentée par le compte bancaire existant du client.

Ces nouvelles opportunités entrent en concurrence avec d’autres offres, telles que formulées par Orange Bank, ou la Banque Edel (E.Leclerc) via la réactivation de la banque Morning. Cette dernière décline 4 versions : le compte classique (Morning Pay 2€/mois), le compte jeune (Jump 1,5€/mois), l’offre pour les personnes sous tutelle ou curatelle (Protect, 3€/mois) et enfin celle pour les étudiants ou travailleurs étranger qui résident en France (Welcome, 3€/mois). C-Zam marche aussi sur les platebandes du Compte-Nickel, détenu désormais par BNP Paribas, bien que celle-ci possède 40 % de la filiale bancaire de Carrefour, donc de C-Zam. L'abonnement pour le Compte-Nickel coûte 20€/an chez les buralistes agréés, sachant qu'il est possible de clôturer son compte à tout moment.

Les néobanques déjà installées sur la carte prépayée

En Europe, comme en France, les néobanques se positionnent également depuis plusieurs années sur la carte bancaire prépayée : N26, Anytime, Monzo, SmartPay, Lydia, Revolut, etc. Par exemple, WeSwap propose une carte prépayée multidevises (18 devises actuellement). Non reliée à un compte bancaire et sans autorisation de découvert, cette carte prépayée se différencie par l’accès à plusieurs devises simultanément. Résultat : le client n’est pas bloqué par une devise unique lors de son inscription. L’échange (le swap) de devises s’effectue dès que le client en a besoin, sachant que la carte choisit automatiquement celle à utiliser en fonction du pays dans lequel il séjourne. L’application WeSwap cible le taux interbancaire le plus compétitif sur le marché, ponctionnant une commission oscillant entre 1,8 % et 2,3 %. La jeune pousse basée à Londres revendique 250 000 membres, et une nouvelle levée de fonds est prévue fin 2017 pour élargir encore le projet à d’autres devises.

La carte bancaire prépayée est donc au cœur de toutes les attentions. Ce phénomène est notable avec l'entrée de mastodontes (Orange, Carrefour, Fnac, etc.), le rapprochement des banques institutionnelles (rachat, prise de participation, partenariat) et l'élargissement des services des néobanques spécialisées.



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