Crowdfunding immobilier : bilan 2017 à mi-parcours
Le financement participatif spécifique au secteur immobilier fonctionne particulièrement bien aux États-Unis, au Royaume-Uni et en France. Depuis quatre ans, ce sont près de 273 projets de promoteurs dans l'hexagone qui ont été financés. Selon le baromètre élaboré par les plateformes Fundimmo et Hellocrowdfunding, le premier semestre 2017 enregistre 85 projets immobiliers financés, soit 36 millions d’euros collectés (+ 20 % par glissement annuel). En termes de rendement, il s’établit à 9,5 % contre 9,2 % l’an passé sur la même période.
L’encadrement réglementaire participe à cet essor, garantissant des remboursements toujours plus rapides. Le président d’Homunity, Quentin Romet, souligne qu’il faut que « la banque ait validé [le projet], que 50 % du programme soient pré-commercialisés et que le permis de construire soit purgé. ». Et les modifications réglementaires élargissent les marges de manœuvre avec l'obligation de souscription d’assurances pour les plateformes et la réévaluation de certains plafonds : levée de fonds passant de 1 million à 2,5 millions d’euros en crowdequity, ticket jusqu’à 2 000 € en crowdlending.
L’exemple de la Fintech WiSEED
La plateforme de financement participatif immobilier WiSEED, c’est près de 92 millions d’euros investis sur 189 projets depuis 2009, dont 36 ont déjà abouti à une sortie positive (chiffres août 2017). La communauté réunit plus de 90 000 membres inscrits, dont 27 700 votants et 9 300 investisseurs. L’encours moyen par investisseur est de 7 300 €, alors que la moyenne par investissement avoisine les 1 800 €. WiSEED a pu compter sur l’obtention en 2016 du statut de prestataire en services d’investissement (PSI) la crédibilisant auprès des acteurs de la finance traditionnelle. La plateforme de crowdfunding immobilier lance par ailleurs une offre de levée de fonds « corporate » octroyant l’opportunité à un entrepreneur de lever des fonds pour un bouquet de plusieurs opérations.
Si les experts invitent les épargnants à diversifier leurs placements, le crowdfunding immobilier est une formule qui attire par ses rendements et son faible ticket d’entrée. Attention toutefois à se souvenir que le risque de perdre le capital investi existe comme l’illustre l’exemple du groupe de promotion immobilière Terlat frappé par l’ouverture d’une procédure judiciaire au début d'année. La sentence est tombée fin juin : impossibilité de rembourser les dettes. Terlat avait fait financer via le crowdfunding immobilier 6 projets pour un montant total de 2,8 millions d’euros (4 sur Anaxago et 2 sur WiSEED). Au grand dam des investisseurs.