Pourquoi la banque se met à faire du crowdlending?

Pourquoi la banque se met à faire du crowdlending?

Alors que la méfiance était de mise entre les banques et le financement alternatif, leur rapprochement montre que leurs services sont plus complémentaires que rivaux et qu'il existe plus d'opportunités que d'inconvenances.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 05 Septembre 2017

Pourquoi la banque se met à faire du crowdlending

Une complémentarité plus qu’une concurrence

Hello Bank avec credit.fr, Monabanq avec Microculture et Ulule, Fortuneo Banque avec SmartAngels, La Banque Postale avec KissKissBankBank et WeShareBonds : les exemples du rapprochement entre les banques et les acteurs du crowdlending pullulent. Pourtant, à l’origine, comme le souligne Nicolas Gillaume, cofondateur de Prêt PME, « les plates-formes de crowdlending étaient vues comme des compétiteurs directs qui font la même chose, mais en moins bien. Maintenant les banques s’aperçoivent que la part de marché n’est pas négligeable. Elles commencent à comprendre que le crowdfunding adresse des territoires complémentaires à leur offre habituelle ». Olivier de Marignan, directeur de la Banque Populaire Atlantique approuve : « le circuit bancaire traditionnel n'est pas forcément taillé pour appréhender les opportunités de marchés émergents, parfois atypiques, ou autorisé à prendre des risques quand les perspectives de réussite reposent sur trop d'inconnues ». La première approche fut d’abord marketing sous forme de partenariats, puis coopérative, avant d’être aujourd’hui directe.

L’exemple de La Banque Postale avec KissKissBank & Co

Au début de l’été, La Banque Postale entrait de plain-pied dans le crowdfunding en rachetant 100 % du capital de la société KissKissBank & Co qui réunit les plateformes de financement participatif KissKissBankBank (leader Européen du crowdfunding dédié à la création et l'innovation internationale), Hellomerci (prêt entre amis) et Lendopolis (prêts pour les entreprises). L’acteur du « financeur citoyen » inscrit cette acquisition au sein d'une stratégie digitale savamment élaborée. Rémy Weber, Président du Directoire de La Banque Postale voit en cette opération « un levier d’accélération » pour « créer une plate-forme de services de fintech très variés ». Il ajoute qu’il n’est pas question « d’étouffer » les valeurs qui ont fait le succès de KissKissBankBank à savoir son agilité et sa capacité à innover. Du côté de la plateforme, l’objectif est de garantir l’avenir de l’entreprise. Comme d’autres, les cofondateurs ont abandonné leur indépendance qui « aurait pu nous mettre en danger » dixit Vincent Ricordeau, car « beaucoup de segments du crowdfunding sont arrivés à un stade de maturité qui encourage à s’adosser à un acteur de taille significatif. ». Cette collaboration entre les banques et les plateformes de financement alternatif est bien un processus gagnant-gagnant.



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