Crowdfunding : les raisons de son succès en France

Crowdfunding : les raisons de son succès en France

Le crowdfunding poursuit sa progression spectaculaire en France. Après une collecte de 628 millions d'euros en 2016, le financement de projets en ligne poursuit sur sa lancée en 2017.
Banques en ligne

Rédigé par Nathalie Jouet

le 03 Octobre 2017

Crowdfunding : les raisons de son succès en France

Après s’être implanté dans les secteurs artistique, culturel et associatif, le financement participatif s’est étendu à l’entreprenariat, marquant une véritable évolution de la typologie des projets financés. Les plateformes de crowdfunding comme KissKissBankBank, Ulule ou encore Kickstarter (qui compte plus de 13 millions de contributeurs), sont les mieux placées pour constater cette progression. Depuis 2014, ces acteurs sont soumis à des règles strictes. En effet, la France s’est dotée d’une réglementation du crowdfunding dans l’objectif d’encourager l’innovation tout en protégeant l’épargnant et en encadrant les conditions de financement pour les entreprises.

Le crowdfunding monte en puissance en France

Le marché du financement participatif se consolide en France. 628,8 millions d’euros ont été collectés par son biais en 2016, selon le baromètre réalisé par KPMG et l’association Financement participatif France (FPF). Le profil des contributeurs est bien éloigné des investisseurs classiques. Plus jeunes, plus urbains mais aussi plus connectés, les acteurs du crowdfunding disposent d’une certaine capacité d’épargne et aiment diversifier leurs actions sur divers types de projets et différentes plateformes. Parallèlement à l’émergence de nouvelles plateformes, l’essor des réseaux sociaux, l’apparition d’outils numériques et d’une philosophie axée sur la mise en pratique rapide des idées, ont contribué à la croissance de ce mode de financement.

Le recours au financement participatif est devenu une habitude pour de nombreux entrepreneurs. En plus d’apporter un réel avantage financier, le crowdfunding permet de fédérer une communauté autour d’un projet. Il s’agit souvent d’une communauté active qui n’hésite pas à promouvoir le projet qu’elle soutient. Ce mode de financement est ainsi devenu un véritable outil de communication mais qui ne saurait exister sans les plateformes.

KissKissBankBank et Ulule : acteurs notoires du crowdfunding Français

Portées par le dynamisme certain du secteur, les plateformes de financement participatif se sont multipliées en France. Parmi les plateformes de don et de financement sans contrepartie financière les plus connues, il y a notamment KissKissBankBank et Ulule. KissKissBankBank est l’un des sites pionniers du crowdfunding en France et un leader mondial. Depuis septembre 2009, la plateforme a permis le financement de plus de 25 500 projets dans des domaines aussi variés que le sport, l’art, l’écologie, l’éducation, le journalisme ou encore la mode. Ulule s’est spécialisée dans les projets créatifs, innovants, solidaires et à portée citoyenne. Près de 20 000 projets ont été financés grâce à Ulule, considéré comme le premier site de financement participatif européen.
Wiseed et Sowefund font partie des plateformes de financement françaises avec prise de participation ou co-production. Sowefund se démarque par la solidité de ses projets. D’ici à la fin 2017, elle compte accélérer sa croissance en finançant davantage de startups. Wiseed qui propose par exemple du crowdfunding immobilier souhaite aller encore plus loin, en proposant des émissions de titres participatifs pour des coopératives, des obligations pour des projets d’énergie ou des parts dans des sites d’agroforesterie.

Le Baromètre Ulule du crowdfunding dévoilé en septembre 2017 montre que la majorité des projets ont été lancés dans les régions Île-de-France, Pays de la Loire, Occitanie, Auvergne Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine. Avec plus de 14,5 millions d’euros récoltés au premier semestre 2017, Ulule conforte sa position sur le marché français. Tandis que la plateforme américaine Kickstarter, depuis son arrivée en 2015, n’a pas encore réussi à s’imposer. Elle compte bien y renforcer sa présence sur le territoire en nouant des partenariats et en organisant des événements autour des porteurs de projets français.

Des porteurs de projets soumis à des règles strictes

La réglementation en matière de financement participatif a beaucoup évolué en France depuis 2014. Les plateformes de prêts doivent désormais disposer du statut d’intermédiaire en financement participatif (IFP) alors que les spécialistes du financement de haut de bilan doivent obtenir le statut de conseiller en investissement participatif, délivré par l’Autorité des marchés financiers (AMF). Si les plateformes doivent respecter à la lettre ces nouvelles règles, elles ne sont pas les seules.
En effet, les porteurs de projets sont aussi soumis à la réglementation. Pour lancer une campagne de crowdfunding afin de faire un prêt participatif, ils doivent ouvrir un compte sur la plateforme de leur choix puis présenter leur projet de manière très précise, en apportant des visuels attractifs, un planning de création. Le mode de financement peut être un don, un prêt ou un investissement. Le montant souhaité doit clairement apparaître lors du lancement de la campagne. Cette dernière comporte une date limite, échéance à laquelle les contributeurs sont débités uniquement si l’objectif de financement a été atteint. Pour rappel, un décret paru en octobre 2016 limite le prêt avec intérêts à 2 000 euros et le prêt sans intérêt à 5 000 euros dans le cadre d’une campagne de financement participatif. La croissance inachevée du crowdfunding en France laisse penser que la réglementation de ce mode de financement sera encore amenée à évoluer dans les prochaines années.



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