Transfert d'argent : marché d'avenir pour les FinTech en France

Transfert d'argent : marché d'avenir pour les FinTech en France

D'Azimo à TransferWise en passant par Xoom ou Remitly, ces acteurs ciblent le marché hexagonal du transfert d'argent où les frais sont élevés. Tour d'horizon sur ces FinTech qui veulent chambouler ce secteur d'activités.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 29 Décembre 2017

Transfert d

Transfert d’argent : des économies à faire

7 milliards d’euros, c’est la somme représentant les économies annuelles que pourraient obtenir les Européens en termes de frais bancaires via l’utilisation des outils digitaux innovants. C’est que ce montrait l’étude publiée par Censuswide pour Azimo au printemps dernier, après avoir sondé un panel au Royaume-Uni, en Allemagne, en France et en Espagne. Parmi ces frais bancaires onéreux : les transferts d’argent. Justement, Azimo, jeune pousse londonienne lancée en 2012, a pour vocation de « proposer aux travailleurs expatriés des transferts d’argent rapides, moins chers et plus sécurisés. Pour que chacun puisse envoyer de l’argent à n’importe qui partout dans le monde » dixit Marta Krupinska, la co-fondatrice.

Les expatriés, cibles des Fintechs spécialisées

Les communautés expatriées en Europe, et particulièrement en France, dopent la croissance du marché des transferts d’argent en ligne. En tant que leader, Azimo surfe sur la vague du succès avec une croissance à trois chiffres sur trois indicateurs principaux : revenus, croissance en volume et nombre de transactions réalisées. Et les chiffres du secteur donnent le tournis : 100 millions de personnes concernées et 596 milliards d’euros tous pays confondus (+ 3,9 % en 2017 selon la Banque Mondiale). Trois zones géographiques sont particulièrement dynamiques : l'Afrique subsaharienne (+ 10 %), l'Europe et l'Asie centrale (+ 8.6 %), et l'Amérique latine et les Caraïbes (+ 6,9 %).

Azimo, leader sur le transfert d’argent à l’international

Malgré cet essor, la Banque Mondiale estime que le coût moyen d’un transfert d’argent vers un pays en voie de développement est encore trop onéreux : 7,2 % pour 200 € envoyé soit « un niveau bien supérieur à la cible de 3 % fixée par les Objectifs de développement durable. ». Cette donnée explique la réussite des Fintech sur ce segment d’activités. Azimo étend son réseau à plus de 190 pays, permettant à ses utilisateurs d’économiser en moyenne 240 € / an. La start-up qui a réussi une levée de fonds de 15 millions de dollars en mai 2016 se démarque par sa capacité à innover, ses partenariats et ses services comme le paiement via smartphone par le biais de sms, la livraison à domicile ou encore son portefeuille mobile.

TransferWise : levée de fonds record

Nombreuses sont les Fintech à s’intéresser à ce gâteau notamment sur le marché français où la communauté d’expatriés est importante. Ainsi, TransferWise, créée en 2010, toujours à Londres, vient de réaliser une levée de fonds record de 280 millions de dollars, portant à 397 millions de dollars le montant total levé par la jeune pousse. L’objectif est double : investir le marché asiatique, notamment l’Inde, et consolider son offre avec une carte bancaire permettant des paiements avec un taux de change quasiment nul. La France constitue son troisième marché. Depuis 2011, TransferWise y a conduit 1,3 million de transferts pour un montant global de 2,7 milliards d’euros. En tout, la Fintech compte 2 millions de client.

Xoom élargit la base utilisateurs Paypal

Damien Périllat, CEO de Paypal pour l’Europe du Sud, dont la France est la rampe de lancement, indiquait aussi en février dernier que le choix fait en France « de rendre l’envoi d’argent de personne à personne gratuit en septembre [2016] a donné un coup d’accélérateur à notre base d’utilisateurs ». Paypal a racheté en 2015 Xoom un service de transfert d’argent qui a provoqué une hausse d’utilisateurs actifs (+ 30 %) notamment via l’usage du mobile, et une progression du taux d’engagement via une meilleure lisibilité, comme le stipule un billet de blog, publié le 21 novembre dernier, par Julien King, Xoom General Manager.

Des levées de fonds à la chaine !

A la fin du mois d'octobre 2017, la Fintech Remitly, basée à Seattle et orientée vers les pays anglo-saxons, a bouclé un tour de table de 115 millions de dollars pour doubler les envois de fonds en Inde. En décembre 2017, c’est WorldRemit qui parvient à lever 40 millions de dollars pour se développer en Asie et au Moyen-Orient. Catherine Wines, sa co-fondatrice et directrice des opérations, rappelait lors du salon Trustech de Cannes qu’en France, « nous avons démarré nos opérations en 2012, mais avons peu investi au plan marketing. Ça va changer en 2018 ». Autre Fintech ambitieuse : la néo-banque Revolut qui gagne 3 000 nouveaux clients par jour en moyenne. En France, elle compte 150 000 utilisateurs depuis septembre. Sa valeur ajoutée : offrir la possibilité de posséder un compte multi-devises.



Articles les plus consultés

Patrimoine
Construire son patrimoine
L'actualité patrimoine