Le recul du surendettement des ménages français se poursuit

Le recul du surendettement des ménages français se poursuit

Le niveau de surendettement des ménages français est en repli depuis 2014 grâce à la baisse des taux d'intérêt et à la consolidation du cadre réglementaire imposé aux organismes de crédit. Quel est le profil des emprunteurs surendettés ? Radiographie.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 01 Juin 2018

Le recul du surendettement des ménages français se poursuit

Organismes de crédit : un cadre mieux réglementé

181 123, c’est le nombre de dossiers de surendettement traités au cours de l’année 2017 recensés par la Banque de France, soit un recul significatif de 22 % en cumul depuis 2014. L’encours total des dettes reflue de 12,7 % sur les trois dernières années, après avoir explosé de 30 % entre 2007 et 2011 suite à la crise financière.

L’endettement financier provient principalement des dettes immobilières les plus coriaces à dénouer qui se stabilisent (36 %) et des dettes liées au crédit à la consommation (37 %). Ces dernières chutent de 29 % en trois ans, le nombre de dossiers déposés diminuant de moitié. S’ajoutent les loyers impayés (5,5 %), les cautions (4 %) et les retards fiscaux (3 %).

Cette trajectoire du surendettement s’explique principalement par une réduction conséquente des taux d’intérêt, une renégociation accrue des crédits notamment des crédits renouvelables contractés et un renforcement de l’encadrement des organismes prêteurs par le biais des lois Lagarde (2010) et Hamon (2015).

Surendettement : les personnes seules les plus fragilisées

L’enquête typologique de la Banque de France indique que le poids du surendettement atteint 7,2 milliards d’euros, à mettre en perspective des 1 350 milliards d’euros de revenu global des ménages. La somme moyenne de la dette par dossier est de 43 000 euros.

En 2012, le surendettement concernait les populations fragilisées dans leur sphère privée (62 % des adultes seuls ou séparés) et professionnelle (27 % des chômeurs). 50 % des ménages en situation de surendettement ne possède aucune capacité de remboursement et plus de 8 sur 10 présentent un patrimoine brut inférieur à 2 000 euros. D’ailleurs près des trois quarts sont des locataires.

Pourtant, le crédit à la consommation progresse depuis 2015 : +4 % en 4 ans et +3,2 % au premier trimestre 2018. Par contre, les crédits renouvelables déclinent (-0,7 %) alors qu’ils sont souvent considérés comme des portes d’entrée vers le surendettement. Leur ratio dans l’enveloppe des crédits à la consommation passe sous la barre des 25 %, alors qu'il culminait à 40 % à la fin de la décennie 2000. Cela correspond aux résultats de l'enquête menée par Cofidis/CSA Research qui montrent que les emprunteurs privilégient les crédits renouvelables pour 29 % d’entre eux, 44 % optant pour un prêt personnel et 43 % pour un crédit affecté.

Notez que depuis le 1er janvier 2018, la procédure de traitement des dossiers surendettement a été simplifiée, réduisant les délais dans 85 % des cas.  



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