Bourse en ligne : vers une concurrence accrue

Bourse en ligne : vers une concurrence accrue

Les clients constatent déjà les conséquences de la directive européenne MiFID II, une partie observant une hausse des services de gestion de fortune et une offre de placement plus limitée. Alors que les courtiers en ligne doivent revoir leur modèle économique, les Fintechs guettent.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 25 Juin 2018

Bourse en ligne : vers une concurrence accrue

Le modèle économique des courtiers chamboulé par MiFID II

La directive européenne sur les marchés d’instruments financiers dite MiFID II effective depuis le 3 janvier 2018  a un impact sur le secteur de la gestion d’actifs. Mis en place afin d'améliorer la transparence et booster la protection des clients, ce nouveau cadre réglementaire a isolé le coût de la recherche des frais de courtage. L’une des conséquences est la réduction des sommes consacrées justement à la recherche devenue payante. Les courtiers ont dû repenser leur modèle économique : baisse du nombre de bureaux de recherche, diminution du budget consacré à l’analyse financière, etc. Les brokers ont initié des stratégies de réduction des coûts quand d’autres ont choisi de se rapprocher à l’instar de Natixis et d’Oddo BHF.

Moins de frais de recherche pour un rétrécissement de l’offre de placement

Evidemment, les grands bureaux peuvent jouer sur les effets d’échelle pour maintenir leur position, chose plus compliquée pour les petites structures et les bureaux d’analystes indépendants qui ne sont pas rattachés à une banque. Autre impact : la couverture des valeurs moyennes puisque les budgets alloués à la recherche se contractent. Du coup, ce sont les sociétés cotées qui financent elles-mêmes ce service auprès des bureaux de recherche puisqu’elles sont dans l’obligation de présenter un suivi d’analyse financière sur les marchés. D’après une étude du CFA Institute, 44 % des gestionnaires d’actifs envisagent de recourir plus amplement à la recherche interne. Pratiquement 8 sur 10 (78 %) souhaitent réduire le volume de recherche provenant des banques d’investissement. A cause de l’encadrement des rétrocessions, la proposition de produits financiers de tiers émise par les banques privées s’est tarie. L'Observatoire de Swiss Life Banque Privée indique que 18 % des clients ont perçu « un rétrécissement de l'offre des placements ».

Exane BNP Paribas et Oddo BHF/Natixis, gestionnaires plébiscités

C’est dans ce contexte que le sondage Extel, questionnant les analystes et les gérants sur les meilleurs acteurs du marché en termes de courtage, de gestion d’actifs et de communication financière, paraît. Le découplement des tarifs de l’exécution des ordres de la recherche imposé par MiFID II ne bouleverse pas le classement. Exane BNP Paribas conserve sa couronne en Europe, devançant UBS et Morgan Stanley. En France, même continuité avec le succès d’Oddo BHF/Natixis qui trône depuis 2016. Le TOP 5 est complété respectivement dans l’ordre par Exane BNP Paribas, Kepler Cheuvreux, Société Générale et HSBC. Enfin, le titre de la meilleure société de gestion dans l’hexagone échoit à Amundi AM, Ostrum Asset Management et Rothschild Martin Maurel occupant les autres places du podium.

Bourse en ligne : Revolut veut lancer sa plateforme de trading gratuite

Existe-t-il de la place dans le secteur de la gestion d’actifs pour de nouveaux entrants ? C’est en tout cas ce que pense le trublion Revolut qui doit lancer prochainement une plateforme dédiée au trading sans commission. Benjamin Belais, responsable des activités françaises de la néobanque britannique, explique à l’Agefi : « Nous voulons rendre l'investissement gratuit, comme nous le faisons dans les services bancaires en enlevant tous les frais cachés pour ne garder que ceux correspondant à des coûts réels. ». Revolut compte s’appuyer sur des coûts de structure bien moins élevés pour déployer une offre attractive vis-à-vis des courtiers traditionnels dont les coûts par transaction oscillent entre 2,5 et plusieurs dizaines d’euros. L’idée de la gratuité a pour but de capter « de nouvelles catégories de clients » susceptibles d’être intéressées par les autres offres de la Fintech : services bancaires, assurances ou crypto-monnaies.



Articles les plus consultés

Patrimoine
Construire son patrimoine
L'actualité patrimoine