Prêt étudiant, un moyen de fidéliser une clientèle rentable dans l'avenir

Prêt étudiant, un moyen de fidéliser une clientèle rentable dans l'avenir

Bien moins important qu'aux Etats-Unis, le prêt étudiant est une des solutions pour financer le coût des études supérieures. Il est donc logique qu'à l'approche de la rentrée universitaire les banques communiquent pour capter cette clientèle potentiellement attirée par les banques en ligne.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 05 Septembre 2018

Prêt étudiant, un moyen de fidéliser une clientèle rentable dans l

Les étudiants suscitent la convoitise des banques

La saison la plus active pour les prêts bancaires à destination des étudiants se situe entre les mois de juin et de septembre. Les banques fourbissent ainsi leurs armes marketing pour séduire une clientèle qui au départ ne leur rapporte pas grand-chose. Le niveau des prêts étudiants n’est en effet pas rentable, d’autant que les moins de 25 ans ne possèdent pas de patrimoine ce qui empêche les établissements bancaires de les équiper en produits d’assurance ou d’épargne plus rémunérateurs.

Cependant, cette offre entre pleinement dans le cadre d’une stratégie d’acquisition client de moyen terme dans un contexte concurrentiel plus rude. Ainsi, les banques en ligne et les banques mobiles auraient ouvert 1,3 million de comptes en 2017, un chiffre représentant plus du tiers des ouvertures sur l’année (36 %). Les Millennials et les étudiants sont particulièrement tentés par ces acteurs qui centrent leurs offres autour d’une application mobile, d’une dématérialisation des parcours de souscription et de fonctionnalités innovantes et pratiques autour de la gestion des finances personnelles.

L’instantanéité et la mobilité sont recherchées par les étudiants même si une grande majorité reste fidèle à la banque de leurs parents. Et les banques traditionnelles mettent à profit cet avantage, tout en musclant leurs interfaces numériques et leur présence sur le terrain y compris sur les campus universitaires et dans les grandes écoles. Elles viennent chercher cette clientèle sur les lieux d’études tout en nouant des partenariats avec les établissements universitaires et scolaires. Résultat : ces prêts étudiants proposent des taux d’intérêt inférieurs de 2 à 3 points par rapport aux taux classiques.

Hausse du coût de la vie pour les étudiants

Des frais d’inscription aux loyers, des frais de transport à l’achat de matériel informatique : les études supérieures ont un coût qui nécessite un financement. Récemment, l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) a chiffré un reste à charge mensuel moyen de 873,32 euros. Le syndicat dénonce des frais plus onéreux de 1,31 % pour cette rentrée 2018, le prix des loyers et les frais de transport constituant les charges les plus lourdes. 56 % des étudiants subissent une augmentation du coût de la vie supérieure à l’inflation fixée à 2 % en juin.

Afin de faire face à ses dépenses, les étudiants peuvent souscrire un crédit à la consommation non affecté, ce qui signifie qu’aucun justificatif de dépenses n’est demandé. A eux d’être attentifs au montant de l’emprunt, de sa durée, de son taux d’intérêt, du mode de remboursement ou des modalités de déblocage des fonds. En revanche, le prêt étudiant nécessite d’avoir une caution qui peut être l’Etat. Le prêt étudiant garanti par l’état est envisageable dans cinq banques : Société générale, Crédit Mutuel, CIC, les Banques populaires et les Caisses d'épargne.

Il est réservé aux étudiants de moins de 28 ans pour un montant total plafonné à 15.000 euros avec des modalités de remboursement flexibles. L’emprunteur peut opter pour une franchise partielle (il ne paie que les intérêts) ou totale, un début de remboursement immédiat ou décalé (2 ans après la fin des études). Le Ministère indiquait qu’entre 2008 et 2016, 51.543 prêts avaient été attribués pour un montant de 430 millions d’euros. L’emprunt moyen était évalué à 8.300 euros sur une durée de remboursement de 6 ans. En 2018, ce dispositif a contribué à l’octroi de 38,8 millions d’euros.

Des alternatives aux prêts bancaires pour financer ses études

Du côté des banques, peu de chiffres. Le Crédit Agricole évalue à 12 % le pourcentage d’étudiants ayant souscrit un prêt bancaire. Le cabinet Althing évoque le chiffre de 15 % des 18-25 ans concernés par un prêt bancaire (+2 points en 5 ans), ce qui n'implique pas que des prêts étudiant. Toutefois, le nombre d’emprunteurs semble stagner malgré un coût de la vie qui ne cesse d’augmenter. Il faut dire que le prêt étudiant est loin d’être la seule solution de financement pour les jeunes.

Financer ses études passent aussi par d’autres alternatives comme la sollicitation d'aides publiques (bourses sur critères sociaux, aide au mérite, aide d’urgence du Crous, allocations pour la diversité dans la fonction publique, aide à la mobilité international, allocation Erasmus), d'aides privées (fondations des Grandes Ecoles, opérations de sponsoring) ou tout simplement par le travail. 46 % des étudiants selon le dernier Observatoire de la vie étudiante disposent d'un job étudiant ou d'un contrat en alternance.

La situation des étudiants français est bien éloignée de celle de leurs homologues aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, le prêt étudiant constitue le deuxième poste d’endettement des ménages (11 %). D’après S&P Global Ratings, l’encours vient de franchir le seuil de 1.500 milliards de dollars au deuxième trimestre 2018. La moyenne des prêts étudiants avoisinait 27.000 dollars en 2015, avec des risques majeurs de défaut de remboursement. Selon Urban Institute, ils étaient 1 million d’étudiants entre 2010 et 2016 dans ce cas, avec une projection à 15 millions d’ici à 2023.

Ces chiffres alarmants sont pour l'heure atténués par des perspectives d'accès à l'emploi positives (taux de chômage de 4 %), là encore une situation bien différente pour les étudiants français : 20,4 % des moins de 25 ans étaient sans emploi en juillet 2018 selon Eurostat.

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