Oney Bank, c’est 7,6 millions de clients dans 11 pays
Le groupe Auchan vient d’annoncer la cession de 50,1 % des parts de sa filiale bancaire au groupe mutualiste Banque Populaire Caisse d’Epargne. Oney Bank commercialise des services financiers via les enseignes de la galaxie Mulliez, notamment Boulanger, Decathlon ou bien Leroy-Merlin. Son offre est également distribuée dans d’autres magasins partenaires tels que le site Camif.fr ou la Fnac-Darty.
Cette filiale bancaire a été lancée en 1983 sous le nom de Banque Accord. Celle-ci est réellement fondée dix ans plus tard, avant d’être rebaptisée en 2016 sous le nom d’Oney Bank. L’établissement revendique une base client de 7,6 millions de personnes pour un produit net bancaire de 416 millions d’euros. Le résultat brut d’exploitation en 2017 se chiffrait à 116 millions d’euros, avec un bénéfice net de 45 millions d’euros.
Auchan à la recherche de ressources financières
Oney Bank emploie 3000 salariés et clame son ambition d’atteindre le rang de « leader européen du paiement fractionné ». La société est d’ailleurs présente dans 11 pays et appartenait jusqu’alors à Auchan Holding. Or, cette entité composée d’Auchan Retail, Oney et foncière Ceetrus a subi une perte nette à la fin du premier semestre 2018 de 151 millions d’euros.
En cédant Oney Bank, une filiale installée sur des bases solides et une bonne dynamique, Auchan cherche donc des marges de manœuvre dans un contexte financier délicat. Il faut signaler que le secteur de la distribution, au cœur de l’activité d’Auchan, a été plombé par les difficultés rencontrées dans l’hexagone mais aussi sur les marchés en Russie et en Italie.
Auchan et BPCE partagent une culture proche
Chez Auchan, l’objectif est d’adosser sa filiale bancaire à « un acteur bancaire de premier plan dont le modèle coopératif est proche de son ADN familial ». Du côté de la BPCE, Laurent Mignon, le président du directoire, parle d’une alliance avec « un partenaire historique, innovant et rentable (…) un acteur important du crédit à la consommation sur le lieu de vente où BPCE n’est pas présent. ».
Laurent Mignon explique plus en détails la stratégie inscrite dans ce rachat de 50,1 % d’Oney Bank : « Oney Bank compte 7,6 millions de clients et est présent dans 11 pays, principalement en Europe. Elle deviendra, avec notre appui, la banque digitale de proximité du groupe en Europe. Oney Bank, qui dispose d'un important potentiel de croissance, avait déjà un tel projet, et nous allons l'accélérer. Nous faisons ainsi un premier pas original sur le continent européen, qui est une priorité pour nous. »
Oney Bank, future banque de détail à l’international de BPCE
Le groupe BPCE, privée jusqu’alors de banque de proximité à l’international, mise donc sur Oney Bank pour pallier cette carence. Cette dernière devrait proposer une offre de compte bancaire associé à une carte et d’assurances à l’image de ce que fait déjà Carrefour Banque avec son compte C-Zam qui n’a cependant séduit que 131 000 clients depuis son lancement au printemps 2017.
La transaction entre les deux groupes « dépasse la centaine de millions » dixit Laurent Mignon, et s’inscrit donc « dans notre ambition en Europe, avec un acteur dont les implantations et les offres sont distinctes et complémentaires de celles du groupe ». Une confirmation que le groupe BPCE ne compte aucunement sur sa néobanque allemande Fidor acquise en 2016, dont l’activité est considérée comme insuffisamment complémentaire.