Les Français, la Bourse et l'épargne

Les Français, la Bourse et l'épargne

Le récent sondage Odoxa-LinXea pour Les Echos, qui interroge le rapport des Français à la bourse et à l'épargne, confirme leur aversion du risque et leur méconnaissance. L'appétence pour les investissements dans les actions ne concerne que 19 % des personnes interrogées. Décryptage.
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Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 13 Mars 2019

Les français préfèrent la bourse

La Bourse désertée par les Français

Que le CAC 40 recule de 10,95 % en 2018 ou que le cours des actions remonte de manière spectaculaire en ce début d’année, les Français restent prudents en bourse. Les produits risqués n’attirent toujours par les épargnants français. C’est ce qu’il ressort de l’Observatoire « Le Rendez-vous de l’Argent » réalisé par Odoxa-LinXea pour Les Echos : 15 % des Français sont présents en bourse. Ce chiffre rejoint celui de l’Autorité des Marchés Financier (AMF) qui, en mars 2017, évaluait le nombre d’actionnaires individuels dans l’hexagone à 3,67 millions d’individus contre 7,1 millions en 2003.

Pas d’inflexion à venir dans le comportement des super-fourmis

Pour le président d’Odoxa Gaël Sliman, « les Français boudent toujours très largement la Bourse », qualifiant les épargnants français de « super-fourmis ». Et aucune inflexion ne pointe à l’horizon, puisque seulement 19 % d’entre eux seraient prêts à miser sur des actions, soit 4 points de plus qu’actuellement dans les faits. Parallèlement, ils sont presque la moitié (47 %) à dire qu’ils n’investiraient « certainement pas » sur ces produits. Si le gouvernement espérait que la Flat Tax puisse changer la donne, peine est perdue puisque 58 % ne connaissent même pas le sujet et 84 % estiment que cela ne modifiera pas leur comportement.

Les raisons de cette aversion des produits boursiers

Indéniablement, la principale raison de l’effet repoussoir de la Bourse demeure la peur de perdre son capital (47 %). Antoine Delon, Président de LinXea, rappelle que « Pour les Français, l’investissement en bourse présente un caractère anxiogène. La peur de perdre ses économies - renforcée par une année 2018 placée sous le signe d’une baisse généralisée de l’ensemble des actifs - en étant la cause principale. ». Le sondage souligne aussi que 43 % des personnes ne disposent tout simplement pas d’épargne à placer. Viennent ensuite la méconnaissance du fonctionnement des marchés (19 %), les mauvaises expériences antérieures (11 %) et la réticence à emprunter cette voie d’enrichissement considérée comme immorale (9 %).

Vers quels types d’actions se tournent les investisseurs français ?

Sur les 15 % des Français détenteurs d’un portefeuille d’actifs en bourse, plus de la moitié mise sur des actions de grandes sociétés cotées au CAC 40 (53 %). 43 % choisissent aussi des actions d’autres sociétés cotées en bourse hors CAC 40 et seulement 22 % des actions non cotées. Le sondage les interroge aussi sur les catégories d’entreprises ou de secteurs d’activités vers lesquels ils pourraient s’orienter. Les secteurs innovants (47 %) et les valeurs sûres (44 %) remportent les suffrages. L’effet rebond de cours d’actions au plus bas ne séduit que 20 % des sondés. Les entreprises éthiques n’attirent pas non plus (18 %), soit trois points de moins que les futures entreprises publiques ouvrant leur capital.

Où se trouve l’épargne des Français ?

54 % des Français préfèrent laisser leur argent dormir sur leur compte-courant, 1 sur 10 avouant même y détenir de grosses sommes. Ces chiffres corroborent l’étude BPCE parue en décembre 2018 : 390 milliards d’euros placés sur les comptes-courants des Français au 1er trimestre 2018 (14.000 euros en moyenne par foyer). Les produits préférés restent le Livret A et l’assurance vie en fonds euros garantis, respectivement rémunérés en 2018 à 0,75 % et entre 1,60 % et 1,70 %. Côté produits boursiers, les épargnants disposent surtout d’un compte sur livret (67 %). Viennent ensuite le contrat d’assurance vie (43 %), le PEA (15 %), le plan d’épargne retraite (14 %), le placement immobilier ou locatif (13 %), ou le plan d’épargne pour les professions libérales (2 %).



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