Pixpay, Xaalys : De nouvelles Fintechs lancent leur offre bancaire pour les jeunes

Pixpay, Xaalys : De nouvelles Fintechs lancent leur offre bancaire pour les jeunes

Si les banques traditionnelles et les banques mobiles proposent des offres pour séduire les plus jeunes, certaines Fintech font une approche sous l'angle de la pédagogie financière et des outils technologiques. C'est le cas pour deux d'entre elles : Pixpay et Xaalys.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 09 Mai 2019

Les Fintech pour les jeunes

Pixpay veut révolutionner la banque pour ados

La Fintech Pixpay proposera en septembre un compte bancaire dédié aux 10-18 ans. Le concept est simple : lancer une application bancaire liée à une carte bancaire à autorisation systématique pour 2,99 euros par mois. Le compte en banque de l’ado est abondé depuis la carte bancaire de ses parents ou de ses proches. Le moyen de paiement est utilisable aussi bien en boutique que pour les achats en ligne. Des retraits aux distributeurs automatiques de billets sont également prévus.

Les parents gardent tout de même la possibilité de contrôler les mouvements du compte Pixpay. Par exemple, les dépenses pourront être surveillées depuis l’application miroir présente sur le smartphone des parents. L’un des fondateurs de la jeune pousse, Benoit Grassin, apporte son éclairage : « Comme les adultes, les adolescents veulent consommer sur Internet, mais ils ont encore peu d'outils pour le faire. Les adultes, de leur côté, ont aussi moins de cash sous la main pour donner de l'argent de poche à leurs enfants… ».

La Fintech Pixpay est accompagnée par des « Business Angels » reconnus comme Hugues Le Bret, qui a fondé le Compte Nickel, ou Jean-Charles Samuelian, l’initiateur d’Alan, l’assureur en ligne. Pixpay a ainsi levé 3,1 millions d’euros pour son lancement. Inspirée des exemples des néobanques Revolut et N26, l’ambition de Benoit Grassin est de créer une offre bancaire européenne sur le segment des jeunes, jusqu'alors manquante. Cependant, Pixpay n’est pas la seule à investir cette niche, un marché ayant vocation à grossir rapidement.

Xaalys, une Fintech pour accompagner l’éducation financière des enfants

Xaalys est une application bancaire réservée aux 12-17 ans, dotée de fonctionnalités ludiques à vertu pédagogique. Disponible depuis le 15 avril, l’interface de la néobanque propose de multiples contenus éducatifs abordant la thématique de la finance et de la gestion de son argent. Pour Diana Brondel, fondatrice et dirigeante de la jeune pousse, « Xaalys se trouve à la frontière des Fintech (startups de la finance) et des Edtech (startups de l'éducation). C'est la première néobanque nativement conçue pour les adolescents ».

Le concept de Xaalys est d’offrir deux interfaces pour une même application, l’une accessible pour les parents et l’autre pour les adolescents. Les jeunes peuvent ouvrir des cagnottes en ligne en conviant leurs proches à y contribuer, préciser des souhaits d’achats ou épargner de façon ludique. Les adultes disposent d’un droit de blocage sur la carte bancaire. Ils peuvent déterminer les plafonds de retrait, le choix des dépenses de leurs enfants en fonction de la catégorisation des achats et obtenir des notifications de suivi.

Diana Brondel résume : « Nous avons noué un partenariat avec La Finance pour Tous qui nous fournit des contenus pédagogiques. Nous apportons une touche de "gamification" en les présentant sous forme de jeux et de quiz dans l'application. Le but est d'aider les enfants à s'approprier le lexique financier ». La fondatrice anciennement employée à la Société Générale table sur 10 000 utilisateurs fin 2019 et une projection fin 2020 à 40 000 utilisateurs. Xaalys compte promouvoir via les réseaux sociaux son offre payante de 3 euros par mois, un abonnement qui s'ajoute aux 10 euros de souscription initiale.

Les ados également ciblés par les banques en ligne

Ce marché de niche n’est pas toujours déserté même si pour Benoit Grassin : « Les jeunes adolescents ont en général un compte épargne ou une carte de retrait. Les banques traditionnelles les considèrent soit comme l'enfant d'un client, soit comme un client futur. ». Même son de cloche pour Diana Brondel : « Pour les banques traditionnelles les adolescents ne se monétisent pas de manière classique, ils ont peu d'épargne, pas de crédit, etc. ».

Pourtant, les banques traditionnelles proposent déjà des offres de compte bancaire pour mineur assorties de produits adaptés au public jeune. Ce segment de clientèle peut opter pour une carte de retrait adossée au livret jeune ou au compte courant de l’enfant (carte Mozaic chez le Crédit Agricole, carte Zen chez LCL, carte Visa chez Axa Banque). Autre opportunité : la carte prépayée rechargeable liée au compte de l’enfant ou du parent (MasterCard chez Bred Wizz Banque Populaire, carte Regliss chez la Banque Postale).

Il existe aussi les cartes internationales à autorisation systématique avec contrôle total des parents (carte Myb’s chez BNP Paribas, carte V Pay chez la Société Générale, carte Kador chez Boursorama Banque, carte Nickel, etc.). L’offre Kador est même perçue comme un moyen de fidélisation comme l’exprime Aurore Gaspard, directrice générale adjointe de la banque en ligne : « Un client qui ouvre un compte Kador à son enfant utilise plus son compte, dispose de plus de produits bancaires ».

Le creuset de l’éducation financière est sans doute un bon angle d’approche. Et il y a du pain sur la planche à billets. La dernière étude de la Banque de France menée en partenariat avec le cabinet Audirep montrait que 68 % des 18-24 ans étaient d’accord avec l’assertion suivante « Si j’emprunte de l’argent, j’ai l’obligation de le rembourser » (9 points de moins que la moyenne des sondés)…



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