Le casse-tête du mode de gestion du contrat d'assurance vie

Le casse-tête du mode de gestion du contrat d'assurance vie

Prendre plus de risques pour obtenir de meilleurs rendements, telle est la problématique qui s'impose actuellement aux épargnants. Encore faut-il maitriser ce risque et adopter la bonne stratégie. D'où l'intérêt grandissant pour les modes de gestion déléguée, ce qui n'est pas sans frais.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 21 Juin 2019

La gestion d

Assurance vie : diversifier ses placements

Le temps où l’épargne était uniquement fléchée sur le fonds en euro garanti et liquide est révolu. La faute à des rendements qui se réduisent sensiblement depuis plusieurs années : le taux moyen servi en 2018 est de 1,8 %, avant les prélèvements sociaux actuellement fixés à 17,2 %. Cette rémunération tangente ainsi le niveau de l’inflation, une situation qui fait donc perdre du pouvoir d’achat aux épargnants.

Pour décrocher de meilleurs résultats, le détenteur d’un contrat d’assurance vie multisupport doit prendre plus de risques en diversifiant ses placements sur les unités de compte investies sur les marchés boursiers. Or, la fin de l’année 2018 n’a guère été encourageante pour les épargnants lorgnant sur les actions. Il faut donc revenir à un horizon de placement de long terme, en dosant les risques et en les adaptant à son profil d’investisseur. La gestion de ses actifs financiers peut être menée directement par l’épargnant à condition qu’il dispose du temps et des connaissances pour le faire. A moins de choisir de déléguer cette gestion.

Déléguer la gestion de son assurance vie

C’est ce que proposent les fonds patrimoniaux dont la vocation est d’obtenir de meilleurs rendements que le fonds en euros traditionnel, tout en limitant les risques pris. Toutefois, le contexte obligataire des taux bas, cornaqué par la politique accommodante de la Banque centrale européenne, n’arrange rien. Ces fonds patrimoniaux sont en effet lestés par leur poche obligataire qui réduit leur voilure quand les marchés actions grimpent sans les protéger quand ces derniers baissent.

Les épargnants se tournent de plus en plus vers la gestion pilotée ou la gestion sous mandat, une modalité qui confie la répartition et la réalisation des arbitrages entre les divers supports à un professionnel des marchés financiers (banques, sociétés de gestion de portefeuille, sociétés de notation). La gestion pilotée constitue une gestion collective sous mandat. L’assureur relaie alors les ordres d’achats et de ventes édictés par la société de gestion mandatée (tous les trimestres). La gestion sous mandat est une formule personnalisée plus réactive. L’argent est logé, non pas chez l’assureur, mais chez un dépositaire qui décide directement des arbitrages.

Attention aux frais de gestion

Confier le pilotage de ses unités de compte séduit les épargnants mais ce service a bien évidemment un coût. Quel acteur choisir pour son assurance vie ? Du côté des banques traditionnelles, il faut compter plus de 3 % en moyenne chaque année en ajoutant les frais de gestion du contrat, les frais de gestion des fonds et les frais du mandat. Pour alléger la facture, l’épargnant peut solliciter les banques en ligne et les courtiers en ligne.

La banque en ligne Fortuneo propose une assurance vie avec trois mandats pilotés respectivement par DNCA, Federal Finance et Allianz. La souscription à Fortuneo Vie est possible dès 1000 euros placés, incluant un supplément fixé à 0,1 % en plus des frais de gestion (0,75 % pour les unités de compte). La concurrente Boursorama Banque délivre cinq mandats dès 300 euros, sans frais supplémentaires. Les frais prélevés par l’assureur sur les unités de compte s’élèvent à 0,75 %.

Le courtier Placement-Direct.fr propose seize mandats pilotés par SwissLife, le contrat Darjeeling étant accessible dès 1000 euros déposés, avec des frais de mandat de 0,4 % (0,7 % pour le 100 % trackers). Cette même société de courtage en ligne complète sa gamme avec quatre mandats dans le contrat Kapital-direct de Generali. Le souscripteur peut y prétendre à partir de 5000 euros et doit s’acquitter de frais de mandat à hauteur de 0,25 %.  

Les critères pour choisir la meilleure solution de gestion

Pour trouver la meilleure offre de gestion pilotée, l’épargnant doit tenir compte du niveau de personnalisation du mandat (nombre de profils déclinés), de l’univers d’investissement du mandat (nombre d’actifs, de zones géographiques, de thématiques, etc.), du respect du seuil de 30 % de fonds maisons, des frais de gestion, de la performance absolue, et du rapport entre le gain et le risque pris.

La performance n’est donc pas le seul critère de choix, bien au contraire. La comparaison des rendements est d’ailleurs délicate y compris entre deux modes de gestion qui semblent nominativement identiques. En effet, aucune norme ne vient définir avec précision la composition d’une gestion « dynamique », « prudente » ou « équilibrée », soit la gamme généralement proposée par les assureurs.

Ces pratiques hétérogènes, en dehors de tout cadre législatif et réglementaire, ont mis en alerte les autorités de régulation qui s’inquiètent des risques potentiels pour les clients. Notons que la gestion pilotée est le mode par défaut du futur Plan d’épargne retraite voulu par la loi Pacte qui, par ailleurs, aspire à la généraliser à l’ensemble des produits d’épargne retraite.



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