Apple Pay bientôt disponible dans toutes les banques

Apple Pay bientôt disponible dans toutes les banques

Que les banques rémunèrent Apple pour proposer Apple Pay à leurs clients : Jamais de la vie ! Et pourtant... Lancé il y a trois ans, le portefeuille numérique du géant américain est en passe d'être adopté par toutes les banques françaises.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 16 Décembre 2019

Apple Pay bientôt disponible dans toutes les banques

Même les banques mutualistes se mettent à la pomme

Le système de paiement mobile Apple Pay a été lancé en octobre 2014 aux États-Unis. Il permettait aux consommateurs détenant un iPhone 6 ou une Apple Watch de payer leurs achats en boutiques physiques (paiement sans contact) ou en ligne sans avoir besoin de renseigner le numéro de leur carte bancaire.

En France, ce service débarque en 2016, s’installant progressivement dans le paysage via des partenariats avec des banques traditionnelles (groupe BPCE, Carrefour Banque), avant de séduire les banques en ligne et les banques mobiles avides de mettre en avant des services innovants. Désormais, c’est une généralisation totale de l’Apple Pay puisqu’après BNP Paribas, en 2019, les dernières banques réticentes (Crédit Agricole, Crédit Mutuel, CIC, LCL, Banque Transatlantique) vont le proposer à leur clientèle au cours de l’année prochaine.

Des commissions qui coutent chères

Initialement, les groupes bancaires français se sont montrés perplexes par rapport à ce nouveau mode de paiement, dans les usages mais surtout dans les frais qu’il génère. D’un côté, les banques ont ralenti l’arrivée d’Apple Pay, perçue comme une menace sur leur main mise sur la relation client. D’un autre côté, le système de commission asséchait leurs rentrées d’argent.

En effet, au départ, le contrat mentionnait un montant fixe sur chaque transaction. Conséquence : c’est Apple qui ramassait toute la commission résultant des petits achats. Et ce montant confidentiel, qui s’élèverait actuellement à 0,01% par transaction, n’est toujours pas négociable pour les groupes bancaires.

Paradoxalement, les services Samsung Pay et Google Pay sont eux gratuits, ne ponctionnant aucune commission sur les paiements en carte bancaire. Mais Apple a un temps d’avance sur la concurrence : son portefeuille numérique a déjà séduit 300 000 utilisateurs dans le monde, un chiffre dix fois plus élevé que ses deux concurrents !

Le paiement par smartphone encore balbutiant

Le fait que les banques françaises aient capitulé devant Apple Pay illustre aussi le pouvoir des GAFA dans le secteur bancaire, et dans bien d’autres. En drainant une masse importante de clients et de prospects, ces mastodontes, friands de données à collecter, s’imposent malgré les réticences.

Les banques n’ont pas pu se dérober très longtemps, le paiement mobile étant devenu une option marketing incontournable dans l’offre de services bancaires. Depuis, trois quarts des commerçants sont équipés d’un terminal de paiement sans contact compatible avec les smartphones.

Ce mode de paiement ne représente pas encore un raz-de-marée, plutôt un bruit de fond prêt à déferler dans les années futures. En 2019, le volume des paiements par Google Pay, Samsung Pay et autre Apple Pay équivaut à 1% seulement des paiements dématérialisés, en ligne comme en magasins.

Apple Pay ciblé par l’Allemagne

Toutefois, un petit caillou s’est glissé dans la botte de sept lieues d’Apple, ce qui pourrait bien modifier la donne. La Commission européenne reproche, à juste titre, à la firme californienne d’empêcher l’accès à tout autre service de paiement mobile pour les détenteurs d’un iPhone. Utiliser par exemple Paylib sur un iPhone est impossible.

Cette barrière pourrait donc être considérée comme un élément enfreignant les règles communautaires en termes de concurrence. Apple se défend en avançant des motifs de sécurité. Argument un peu trop léger au goût des législateurs.

En novembre dernier, le parlement allemand a donc voté un amendement obligeant tout prestataire de service de paiement à autoriser l’accès à son logiciel ou son matériel à des conditions décentes et sans délai. Une flèche clairement décochée en direction d’Apple, toujours prompte à vouloir maintenir ses clients dans son écosystème.



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