Carte bancaire : les raisons de son succès

Carte bancaire : les raisons de son succès

Le sondage IFOP « Les Français et leur carte bancaire » est clair : la carte bancaire reste le moyen de paiement préféré des Français. La carte bancaire profite notamment de l'essor du paiement sans contact et de sa dématérialisation pour prospérer.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 23 Décembre 2019

La carte bancaire est toujours le moyen de paiement préféré des Français

Plus de cartes en circulation, plus de transactions

Malgré les arguments avancés de coût et d’obsolescence, le nombre de cartes de paiement en circulation en France progresse, passant de 77,7 millions d’unités en 2015 à 82 millions actuellement. En Europe, la Banque centrale (BCE) en comptabilise 831,3 millions en 2018, contre 768,2 millions trois ans plus tôt. Dans l’hexagone, le nombre de transactions (13,3 milliards) a doublé sur la dernière décennie, et progressé de 10,7% par rapport à 2017 (12 milliards).

Dans le match opposant le cash à la carte bancaire au moment de régler leurs achats, les personnes interrogées par l’IFOP préfèrent la carte bancaire (84%) aux espèces (16%). Une préférence plus marquée chez les classes les plus aisées (92%) et les classes moyennes supérieures (93%), que chez les classes les plus pauvres (70%). Géographiquement, ce sont les habitants des Hauts-de-France (90%) qui usent plus de la CB, loin devant ceux de Normandie (79%).

Pas de distinction entre les hommes (85%) et les femmes (83%), alors qu’en termes de catégories d’âge, les séniors (89%) dégainent plus la CB que les 35-49 ans (80%). Plus de huit Français sur 10 ont toujours leur carte bancaire avec eux, avec quelques mésaventures à la clé : vol (14%), perte (25%), mauvais code (25%), dysfonctionnement suite à un dépassement de plafonds de dépenses (37%) ou non (38%).

Au niveau européen, 36% des personnes préfèrent la carte bancaire au cash (23%), trois-quarts la considérant comme le meilleur moyen de paiement. Dans cette enquête menée par Payments Europe, 80% des Français vantent la rapidité et l’efficacité. Même constat chez les commerçants qui mettent en avant la sécurité des transactions.

Carte bancaire : toujours plus d’autonomie pour les clients

Pour réduire les tracas des utilisateurs et booster l'expérience client, le "self care" a le vent en poupe. Il permet à l’utilisateur de piloter sa carte bancaire en toute autonomie et à tout moment de la journée, depuis son application mobile bancaire. Les néobanques, puis les banques en ligne, en ont fait des avantages marketing pour attirer le public.

Le sondage de l’IFOP illustre d’ailleurs ce mouvement : 21% des personnes interrogées possèdent un compte dans une banque en ligne. Toutefois, un écart persiste en fonction des revenus : 37% sont des CSP+ contre 14% des ouvriers. Pourtant, les frais bancaires y sont moins élevés. Les banques en ligne sont d’ailleurs plébiscitées pour leur gratuité (70%), mais aussi pour la gestion des comptes à distance (90%), leur disponibilité (81%), et leur sécurité (63%).

Seuls l’accompagnement (48%) et l’octroi d’un prêt (44%) restent sous la barre des 50%. Des prestations dévolues aux banques traditionnelles qui travaillent le sujet du self care : verrouillage/déverrouillage de la CB, modulation des plafonds de paiement et de retrait, limitation de l’usage à l’étranger ou en ligne, etc. La Société Générale dévoile que 75% des relèvements de plafonds et 35% des oppositions se font directement en ligne.

Le paiement sans contact contribue au succès de la carte bancaire

73% des Français ont utilisé le mode sans contact lors des douze derniers mois malgré deux points de friction : la limitation du montant à 30 euros et du nombre successif de paiement sans contact. Constat similaire en Europe, le récent rapport de Payments Europe indiquant qu’un paiement sur cinq, inférieur à 30 euros, se fait avec la carte bancaire.

Le niveau d’utilisation du paiement sans contact n’est pas homogène. Il varie selon le niveau de revenus (84% des plus aisés contre 64% des plus pauvres) et la catégorie socioprofessionnelle (87% des CSP+ contre 72% des ouvriers). En revanche, le paiement sans contact, par téléphone via les portefeuilles dématérialisés (Apple Pay, Google Pay, Paylib, etc.), ou par le biais d’applications dédiées comme Lydia, ne concerne que 10 à 12% des consommateurs.

Et si l’engouement favorise le paiement mobile, il fait « disparaître le plastique, mais pas la carte » comme l’exprime Stéphane Dehaies, Associé, Banque & Fintech. KPMG en France. Les sondés rétifs encore au sans-contact avancent deux raisons principales : le sentiment d’un manque de sécurité vis-à-vis des données transmises (82%) et la tentation de faire des dépenses qui ne sont pas forcément utiles ou prévues (67%). Soit pour les auteurs de l’enquête « un problème de maitrise technique d’un côté et de maitrise psychologique de l’autre ». En revanche, seuls 22% ignorent l’existence de ces nouveaux moyens de paiement, quand 37% se disent ne pas être équipés pour les utiliser.

L’attrait du paiement sans contact est illustré par les chiffres de la Société Générale : ce mode représente, tout montant confondu, 25% des paiements (contre 1% en 2014), et jusqu’à la moitié des paiements inférieurs à 30 euros. La banque mise d'ailleurs sur l’instauration du solde en temps réel, dès 2020, sur ses cartes à autorisation systématique, et creuse le sillon d’une carte bancaire qui se substituerait aux titres de transport.



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