LCL dépréciée de 600 millions d'euros par le Crédit Agricole, sa maison mère

LCL dépréciée de 600 millions d'euros par le Crédit Agricole, sa maison mère

Soulignant le contexte des taux bas, le véhicule côté du Crédit Agricole a annoncé la dépréciation de 600 millions d'euros de sa filiale LCL. Ce chiffre apprécie l'écart entre le montant versé au rachat de la banque et la valeur comptable de l'actif.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 30 Décembre 2019

LCL dépréciée de 600 millions d

Pas d’impact sur la solvabilité, la liquidité et la politique de dividende

La banque mutualiste a officialisé une dépréciation « à hauteur de 600 millions d'euros » de sa filiale LCL, en raison d’un environnement des taux bas persistant, qui rogne sur les marges des activités bancaires de détail. Si cette annonce aura un impact sur le résultat net part du groupe au quatrième trimestre 2019, donc sur l’année en cours, le Crédit Agricole précise que cette lourde charge n’affectera pas sa solvabilité ni sa liquidité, « les écarts d’acquisition étant déjà intégralement déduits des fonds propres prudentiels ». Aucune conséquence non plus sur sa politique de dividende, sa politique de distribution n’étant « pas remise en cause ».

Les conséquences des taux bas d’intérêt

Le Crédit Agricole avait déjà déprécié la banque LCL, en 2017, de 491 millions d’euros, mettant en cause déjà le même processus. Le contexte des taux d’intérêt bas provoque une vague massive de renégociation des prêts immobiliers, ce qui entraine la baisse de la valeur d’utilité de la banque de détail. Un phénomène qui pourrait bien revenir en 2020. La production de crédits a par exemple progressé de 9,2% au cours du troisième trimestre chez LCL. Pour rappel, le Crédit Agricole avait racheté l’établissement en 2003 (à l’époque sous le nom de Crédit Lyonnais), après une offre publique d’achat (OPA), la banque urbaine étant alors valorisée à hauteur de 19,5 milliards d’euros.

Une rentabilité de l’activité de crédit en berne

Cette nouvelle dépréciation s’ajoute au renforcement des fonds propres de 1,5 milliard d’euros, opéré en 2018, par le Crédit Agricole pour LCL, à la demande de la Banque centrale européenne. Rappelons au passage que la BCE a abaissé son taux de dépôt, lié aux excédents de liquidités des banques stockées plutôt qu’injectées dans l’économie, de -0,40% à -0,50%. Pour adoucir l’effet de ce taux négatif, la BCE a mis en place deux paliers, ce qui permet de retirer un volume important de liquidités de ce mécanisme de taux négatifs. Reste que la rentabilité de l’activité de prêt résultant des marges d’intermédiation s’étiole.

L’avenir du secteur bancaire qui s’assombrit ?

Pour l’agence de notation Moddy’s Investor services, la pérennisation de l’environnement des taux bas et la faible croissance dans la zone euro attendue ternissent les perspectives pour l’année 2020. Toutefois, la capacité de résistance des banques françaises est réelle grâce à un modèle commercial diversifié : assurance, gestion d’actifs, banque de financement et d’investissement, services financiers spécialisés. Crédit Agricole SA se veut d’ailleurs rassurant : « L'activité de LCL est par ailleurs dynamique, avec une conquête nette de plus de 49.000 clients au cours des neuf premiers mois 2019 et une bonne croissance des encours et de l'équipement des clients ».

Fin septembre 2019, la banque des villes, aux six millions de clients et aux 1700 agences, présentait un produit net bancaire de 2,5 milliards d’euros (+1,2%) et un bénéfice net part de groupe de 450 millions d’euros (+6,4%).



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