Axa Banque veut s’adosser à Arkéa Banking Services
Depuis le mois de septembre, malmenée par un environnement des taux bas qui se prolonge, Axa Banque réfléchit à l’externalisation de certaines de ses activités afin de réduire les coûts fixes. C’est ce que révélait l’Argus à cette époque, avec des informations qui trouvent écho aujourd’hui, suite à la récente communication d’Axa France à ce sujet. En vue de son futur plan stratégique triennal à venir en 2020, l’idée sous-jacente était de basculer une partie des activités informatiques et de back-office vers un prestataire, en l’occurrence le Crédit Mutuel Arkéa.
Sur les 660 salariés d’Axa Banque, 200 d’entre eux devraient être transférés chez Arkéa, l’opération ne devant pas entrainer de suppression d’emplois. Ce transfert se fait plus précisément vers Arkéa Banking Services (ABS), une filiale détenue à 100% par le groupe bancaire coopératif. Celle-ci délivre, depuis 2010, des prestations bancaires en marque blanche pour le compte d’autres établissements financiers, à l’instar d’Allianz Bank, de la banque privée de la Banque Postale BPE, ou de la banque du groupe Renault RCI.
Se recentrer sur le cœur de métier
Axa Banque souffre comme les autres filiales bancaires des groupes d’assurance, et plus généralement des acteurs financiers, d’un contexte toujours plus tendu sur le plan financier et réglementaire. Face à des investissements importants à réaliser, le réflexe pour ses sociétés est alors de déléguer pour mieux concentrer leurs forces sur le cœur de métier. Axa France expliquait déjà en septembre sa vision : « Le plan stratégique prévoit un recentrage de la production d’Axa Banque sur les clients d’Axa France et sur tout nouveau client se multi-équipant en produits d’assurance ».
L’assureur français a choisi ABS notamment pour bénéficier de « son système informatique reconnu en termes de solidité et d’innovation ». Le plan prévoit donc le transfert de la direction des systèmes d’information ainsi que le service immobilier et le back-office moyen de paiement et titres. Cette évolution du modèle opérationnel « nécessitera la création de nouvelles équipes qui seraient chargées du pilotage du partenaire, créant ainsi des nouveaux rôles et postes en interne ».
Un mouvement déjà engagé par Axa en Europe
Axa Banque conserve toutefois la relation directe avec ses 650 000 clients et ses distributeurs. Pour la directrice générale d’Axa Banque, Marie-Cécile Plessix, cet accord « s'inscrit pleinement dans le plan de croissance d'Axa Banque. Nos clients et nos réseaux bénéficieront de nouvelles innovations et d'un excellent niveau de qualité de service. L'expérience et l'expertise technique d'Arkéa Banking Services, reconnues en matière de banque de détail, seront un atout pour Axa Banque ».
Si l’assureur français garde donc sa banque en France, dont le produit net bancaire s’est élevée à 215 millions d'euros sur l'exercice 2018 (baisse de 20 millions d’euros par rapport à 2017), ce n’est pas le cas ailleurs. Le deuxième assureur européen a cédé, en octobre dernier, Axa Banque Belgique à Crélan (établissement né de la fusion entre Centea et du Crédit Agricole). Il envisage également de se retirer d’Europe centrale (Pologne, République Tchèque, Slovaquie), chose déjà faite en Ukraine et en Azerbaïdjan. Une source citée par La Tribune identifie comme potentiels acquéreurs l’assureur polonais PZU, l’allemand Allianz et l’italien Generali.
En France, l’heure est actuellement aux discussions afin d’obtenir l’aval des représentants du personnel, pour un bouclage de l’opération à la fin du premier semestre 2020.