La politique des taux bas poussent l'Or à la hausse

La politique des taux bas poussent l'Or à la hausse

1689 dollars, l'once de métal jaune a récemment gravi un sommet jamais atteint depuis plus d'un septennat. En cause : l'extension territoriale de l'épidémie de coronavirus qui a entrainé une baisse des marchés boursiers et donc un engouement pour les valeurs refuge. Donc l'Or.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 26 Février 2020

Mieux vaut l’Or qui ne rapporte rien, plutôt que les obligations qui coûtent

Ce mardi, le cours de l’Or s’envolait à plus de 3% pour dépasser le seuil symbolique des 1600 dollars l’once. Il ne faut pas chercher bien longtemps dans l’actualité pour comprendre l’origine de cette progression : la multiplication des foyers de l’épidémie de coronavirus, notamment dans les régions riches du nord de l’Italie. Les marchés qui jusque là n’avaient rien laissé transparaitre, dopés par les positions des banques centrales, connaissaient un sérieux rectificatif.

Le climat qui plombe les perspectives de l’économie mondiale a donc nourri l’aversion au risque des investisseurs. Ces derniers ont alors spéculé sur la baisse des taux directeurs de la Fed, la banque centrale des Etats-Unis qui annonçait parallèlement que le virus devenait un nouveau risque dans ses perspectives. De quoi mettre la lumière sur l’Or, une valeur refuge très connectée à la politique monétaire de la Fed.    

Interrogé par Les Echos, Benjamin Louvet, gérant matières premières chez OFI AM, rappelle que : « Le métal jaune n'ayant aucun rendement intrinsèque, à l'inverse des actions (dividendes) et des obligations (coupons), l'or ne trouve grâce auprès des investisseurs que lorsque la rémunération des obligations recule ». C’est justement ce qu’il se produit avec le rendement réel des taux obligataires. Résultat : les investisseurs préfèrent miser sur l’or qui ne rapporte rien, plutôt que sur des obligations qui plongent en territoire négatif.

Le cours de l’or, c'est surtout une question d'offre et demande

Toutefois, le cabrage de la courbe de la valeur de l’Or n’est pas uniquement provoqué par l’épidémie de coronavirus. Le phénomène s’explique aussi par l’appétence des banques centrales pour le métal jaune. Ces dernières ont amassé 650 tonnes d’Or l’an dernier, d’après le dernier rapport du Conseil mondial de l’Or. Un score légèrement inférieur aux 658 tonnes de 2018. Depuis une décennie, les institutions bancaires achètent plus d’Or qu’elles n’en vendent. Pourquoi ? Afin de diversifier leurs avoirs et de réduire la dépendance au dollar.

Cette activité a forcément un impact sur l’équilibre entre l'offre et la demande qui régit la valeur du métal jaune. D’autant que l’offre pourrait se tarir à moyen terme, l’industrie minière n’ayant pas annoncé l’exploitation de nouveaux gisements. Même si la production actuelle continue d’être très élevée, les experts de Citi estiment que l’extraction minière des 26 plus grandes compagnies internationales dévisserait de 47% à l’horizon 2027.

Pour ces raisons, le cours de l’or devrait continuer de progresser dans les années à venir, y compris l’épisode coronavirus achevé. Les analystes de Citi tablent sur une moyenne de 1640 dollars l’once cette année, avec la possibilité de percer ponctuellement le plafond des 2000 dollars. Même son de cloche chez OFI AM ou encore Deutsche Bank. A très court terme, le courtier IG met un « objectif intermédiaire sur la résistance située à 1750 dollars l’once, qui a déjà mis le cours de l’or en échec à plusieurs reprises en 2011 et 2012 ».



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