La Caisse d'Epargne teste les conseillers, prestataires externes

La Caisse d'Epargne teste les conseillers, prestataires externes

La Caisse d'Epargne de Bretagne - Pays de la Loire va tester l'emploi de conseillers indépendants pour animer certaines agences bancaires. Une nouvelle illustration d'un secteur d'activité en plein renouvellement pour les uns, un signe déroutant d'ubérisation de la profession pour les autres.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 02 Mars 2020

La Caisse d

Les contours de la mission des futurs conseillers bancaires indépendants

D’après Les Echos, la Caisse d’Epargne de Bretagne - Pays de la Loire (CEPBL) va embaucher des conseillers bancaires indépendants, sous le statut de « micro-entrepreneur ». Cette expérience fait l’effet d’une bombe dans le milieu, à l’heure où les pistes réflexions sur l’avenir des agences bancaires se multiplient (réseaux de franchisés, agences partagées, plateforme, etc.).

Un document interne validerait donc l’envie du groupe BPCE de créer un poste de « conseiller indépendant local (...) mandataire exclusif ». Son rôle : suivi de la clientèle et démarchage. En revanche, « les actes de gestion et les opérations bancaires qui découlent de la prestation de conseil » seront l’apanage des solutions de banque en ligne de la Caisse d’Epargne. Enfin, le groupe bancaire conservera son statut de propriétaire du fonds de commerce.

Le choix de prestataires externes qualifiés

Mais ce conseiller bancaire en « micro-entreprise » (voire possiblement en Société Anonyme par actions simplifiée) devra démontrer son expertise pour être recruté. Outre une expérience en tant que cadre dans le secteur bancaire ou assurantiel d’au moins deux ans, il devra avoir trois agréments (banque, épargne, assurance) afin de commercialiser tous les produits bancaires. Le prestataire externe sera rémunéré par le biais d’un système de commissionnement de nouveaux produits et sur « la défense et la préservation des stocks ».

La Caisse d’Epargne se déleste pour l’occasion de certains coûts (frais de fonctionnement, frais de personnel), laissant ces charges supportées par le conseiller indépendant local. Face aux critiques dénonçant l’ubérisation de la profession, Christophe Pinault, président du directoire de la Caisse d'Epargne Bretagne - Pays de Loire, rappelle qu’il s’agit « d’une expérience. Le modèle est évolutif et réversible. S'il faut abandonner, nous réembaucherons ces banquiers indépendants ».

Assurer une présence de proximité pour gagner des parts de marché

Le conseiller bancaire indépendant, c’est aussi une manière de répondre à la perte d’attractivité de la profession et à la difficulté de fidéliser les jeunes talents. La CEBPL voit avec cette expérimentation l’occasion de trouver une parade « au besoin de sédentarité (…) de jeunes collaborateurs très mobiles, qui souhaitent changer de poste au bout de 18 mois. Il y a donc un turn over qui n'est pas de nature à développer une relation qualitative avec les clients ».

L’idée est aussi de pousser des collaborateurs qui « connaissent parfaitement le territoire » car la banque aspire à maintenir son réseau de proximité dans des zones plus rurales. En effet, le réseau Bretagne-Pays de la Loire est « vieillissant ». Le conseiller bancaire externe pourrait donc permettre au groupe de maintenir son « empreinte territoriale » quand il n’a plus les moyens de garder une agence bancaire ou d’ouvrir une enseigne. La banque cherche ainsi à grappiller des parts de marché sur des territoires où elle a du mal à passer la barre des 10%.

Rajeunir les collaborateurs en attirant des candidats via les réseaux sociaux

D’autres démarches au sein des Caisses d’Epargne sont d’ailleurs instaurées. Ainsi, la Caisse d’Epargne Paris Ile-de-France prospecte directement sur les réseaux sociaux utilisés par les jeunes. Teddy Bisson, responsable développement RH, explique : « Nous nous sommes ainsi lancés sur Instagram mi-2018 pour promouvoir nos offres, sur Snapchat en juin 2019 et enfin sur Spotify en septembre 2019. Pour attirer cette nouvelle génération, nous nous appuyons sur des messages courts, concrets et basés sur l’émotion. ».

Habituées à ce que les candidats viennent vers elles, les banques ont oublié de travailler leur image. Pour la Caisse d’Epargne IDF, les campagnes ont atteint leurs objectifs. Le nombre de vues sur le site carrière s’est élevé à 11,74 millions entre le 26 août et le 25 novembre : 4,8 millions sur Snapchat et plus de 350 000 sur Spotify. Les spots ont généré 132 000 visites et déclenché l’envoi de 7000 CV. De quoi, peut-être, oublier le recours à des conseillers bancaires externes en zone urbaine…



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