L'assurance vie boussole du patrimoine financier des Français malgré tout

L'assurance vie boussole du patrimoine financier des Français malgré tout

L'Insee vient de compiler les chiffres des deux derniers trimestres de l'année 2019 afin de dresser le tableau de la composition du patrimoine financier des Français. Et ce sont les contrats d'assurance vie qui continuent de dominer dans un contexte pourtant peu porteur.
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Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 19 Mars 2020

composition epargne francaise

Les encours de l'assurance vie largement en tête

L’assurance vie tient une place prépondérante dans la composition du patrimoine financier des Français. Ses encours atteignent 2100,9 milliards d’euros, ce qui représente une part de 39,1% de l’épargne cumulée par les ménages, c’est-à-dire 5367 milliards d’euros. Dans cette enveloppe, les fonds en euros à capital garanti captent 1722,77 milliards d’euros, le reliquat étant fléché vers les unités de compte dynamiques.

Après l’assurance vie, le patrimoine financier des Français s’articule autour des investissements en actions (cotés ou non cotés) : 1299,7 milliards d’euros. Les dépôts sur les livrets d’épargne rémunérés comme le Livret A ou le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) attirent 1033,1 milliards d’euros. L’Insee relève même que 11,25% des encours globaux (603,8 milliards d’euros) stagnent sur les comptes de dépôt à vue ou en cash.

Le dernier placement revient à la gestion collective (organismes de placements collectifs) qui collectent 217,6 milliards d’euros. Ce sont les OPC en actions qui attirent le plus de fonds (117,8 milliards d’euros), devant les OPC obligataires (68,6 milliards d’euros), les OPC immobiliers (25,3 milliards d’euros) et les OPC monétaires (5,9 milliards d’euros).

L’assurance vie coincée entre taux bas et krach boursier

La vérité d’un jour n’étant pas celle de demain, les incitations à investir sur les unités de compte de l’assurance vie apparaissent désormais bien légères. Pourtant, confrontés à un environnement des taux bas particulièrement pénalisant pour la rentabilité des fonds euros, les assureurs ont milité depuis l’automne pour accélérer les versements vers les unités de compte. Le deal : prendre plus de risque pour obtenir plus de gains.

Patatras. Ce mantra tombe à l’eau depuis le krach boursier qui a fait, par exemple, reculer l’indice du CAC40 de 40% en quatre semaines. Alors que les assureurs et les banques n’ont eu de cesse de demander aux épargnants de prendre plus de risques, comment redevenir audible ? Même l’Autorité de contrôle prudentiel et de régulation (ACPR) a rétropédalé, avant et après la capitulation des bourses mondiales.

Les appels à la prudence de l’ACPR

L’ACPR avait en effet appelé les épargnants à la prudence, stigmatisant certaines pratiques commerciales. C’est le cas des assureurs qui augmentent les frais prélevés à ceux détenant des contrats en euros. Et l’ACPR de signaler que « compte tenu de la baisse du rendement annuel des fonds euros, les frais ainsi prélevés peuvent parfois représenter l'équivalent du rendement de plusieurs années ».

L’autorité signale également aux épargnants que certains contrats ne délivrent pas une garantie en capital complète, rappelant que « les professionnels sont tenus de fournir à leurs clients une information claire, y compris sur les risques inhérents aux contrats en unités de compte ». L’ACPR invitait donc les épargnants à la prudence vis-à-vis des unités de compte, mais la dégringolade des marchés devrait faire naturellement le travail en dopant pour un moment l’aversion au risque.

Les fonds euros mais aussi les livrets d’épargne réglementés devraient donc continuer d’aspirer l’argent des Français comme c’était déjà le cas avant l’épisode coronavirus. Ainsi, en janvier, la collecte du Livret A franchissait la barre des 4 milliards d’euros. Ce chiffre culmine même à 4,54 milliards en ajoutant le LDDS, pour un encours global de 415,5 milliards d’euros.



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