Toujours très bas : les taux immobiliers amorcent une remontée

Toujours très bas : les taux immobiliers amorcent une remontée

Le secteur immobilier est à l'arrêt à cause de la crise sanitaire qui fige tous les maillons de la chaine. Alors que la sortie de confinement pouvait laisser espérer une reprise, la hausse imprévue des taux d'intérêt en avril assombrit les perspectives.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 10 Avril 2020

Toujours très bas : les taux immobiliers amorcent une remontée

Les taux de crédit immobilier en légère hausse en avril

Si on se doutait que le volume des transactions immobilières allait s’écrouler au cours d'un mois de mars marqué du sceau du confinement, il tardait de voir comment allaient se comporter les taux de crédit immobilier en avril. Et c’est une surprise puisqu’ils remontent légèrement de 0,05% selon le réseau de courtiers Vousfinancer : « Ces hausses vont de 0,05% à 0,70% pour l’une d’entre elles sur les moins bons profils et globalement, la plupart des hausses tournent aux alentours de 0,15% à 0,25% ». Toutefois, cet acteur du marché immobilier enregistre des niveaux moyens toujours très bas : 1,20% sur 15 ans, 1,40% sur 20 ans et 1,60% sur 25 ans. 

Même écho du côté du courtier Capfi selon le directeur général adjoint Philippe Taboret : « En ce début de mois d’avril, l’ensemble des barèmes affichés par les banques a augmenté en moyenne de 0,25 point de pourcentage sur toutes les durées. Cela donne des taux moyens de 1% pour un emprunt sur 10 ans, 1,10% sur 15 ans, 1,50% sur 20 ans et 1,60% sur 25 ans ». Egalement interrogée, Maël Bernier, directrice de la communication du courtier en ligne Meilleurtaux fait un constat similaire avec des hausses « comprises entre 0,05 et 0,40 point selon les durées, les profils, et les établissements bancaires, pour une hausse moyenne comprise entre 0,20 et 0,30 point. ».

Un marché immobilier déserté

Quelles sont les banques qui remontent leur taux ? Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, désigne plutôt les banques régionales mais également une banque nationale « qui propose désormais des taux de 1,35% à 2,35% en fonction des revenus, contre de 0,85% à 1,65% en mars ». Il faut toutefois attendre d’avoir tous les barèmes des établissements prêteurs pour se faire une idée plus précise de la photographie du mois en cours. Une chose est certaine, le secteur est à l’arrêt même si des demandes de prêts immobiliers continuent d’être transmises. Déjà mi-mars, Ludovic Houzieux, cofondateur du courtier de crédit immobilier Artémis Courtage, indiquait que l’activité avait été « stoppée net [ne travaillant que] quelques dossiers ouverts par jour contre une centaine en moyenne auparavant ».  

Dans son dernier bilan tout juste paru, le réseau Century (900 agences en France) relève lui aussi un « coup d’arrêt inédit » sans « mouvement de prix » avec, depuis le début du confinement, une chute vertigineuse de 81% de nombre de transactions pour les appartements et de 80% du côté des maisons. Chez Vousfinancer, on chiffre à 72% la baisse des demandes de prêts sur les trois premières semaines de confinement, et à 58% celle des dossiers transmis aux établissements bancaires. Malgré l’espoir d’un retour à la normale post-confinement sans cesse repoussé, les Français auront-ils la tête à concrétiser un projet immobilier alors même que les risques d'une réduction de leur pouvoir d’achat dans les mois à venir s'annoncent ? Rien n’est moins sûr d’autant qu’une autre inquiétude pointe : la baisse du taux d’usure qui menace justement d’exclure de l'accès au prêt immobilier les ménages aux faibles revenus.



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