Fortuneo et la suppression des frais sur les opérations en devises
Les frais bancaires s’élèvent à 7,76 euros en moyenne pour les clients de Fortuneo, soit une baisse conséquente de 3 euros par rapport à 2019. Pratiquement deux tiers d’entre eux n’ont d’ailleurs rien payé du tout (63,3%). Ce recul des frais bancaires est dû à la suppression des frais sur les opérations en devises.
Une baisse qui n’empêche pas la filiale du groupe Arkéa d’être rentable contrairement à ses concurrentes. Interrogé par Pricebank, Grégory Guermonprez, Directeur de Fortuneo Banque, indique que « 2020 concrétise la meilleure année de PNB et de résultats. Nous avons la plus forte croissance du secteur des 5 et même des 10 dernières années. »
Fortuneo axe sa stratégie sur une offre complète et innovante. Les clients profitent d’un large éventail de produits bancaires pour leur finance au quotidien ou à long terme (crédit immobilier, prêt conso, assurance vie, etc.). Côté innovation, on peut citer les solutions de paiement mobile (Apple Pay, Google Pay, Samsung Pay), les cartes virtuelles, les virements instantanés, l’ajout de comptes externes ou la modulation des plafonds de CB en temps réel.
Le succès de l’offre de bourse de Fortuneo
Pour Grégory Guermonprez, malgré le contexte sanitaire lourd, la banque en ligne a « effectivement accueilli beaucoup de nouveaux actionnaires sur la Bourse avec une progression de notre portefeuille clients de plus de 25% (…) Plus de 40% des ouvertures sont des PEA. Ces nouveaux clients sont plus jeunes et plus actifs. Ils ont en moyenne 38 ans, achètent principalement des titres en direct plutôt que des fonds et ont réalisé un 1er investissement de 10 000€ en moyenne. ».
A l’heure où les banques mobiles s’éloignent de leur promesse initiale de gratuité, Grégory Guermonprez se fait fort également de rappeler que « Fortuneo est la seule banque où l’ensemble des cartes sont gratuites : Fosfo, la carte haut de gamme Gold et la prestigieuse carte Word Elite dont le coût est d’environ 300€ dans les établissements traditionnels. C’est donc une offre unique sur le marché français. ».
Boursorama Banque lance Ultim Metal
La flèche décochée par le directeur de Fortuneo vise aussi la cible Boursorama Banque dont l’argument du tout gratuit est caduque. Depuis début 2021, la banque en ligne distribue la carte Ultim Metal payante, pour les clients désireux de plus de souplesse et de plus de garanties à prix compétitif (9,90€/mois). Elle complète l’offre Welcome adressée aux jeunes et l’offre Ultim dont la carte équivaut à la Visa Premier.
Le leader Boursorama Banque espère séduire 5% à 10% de sa clientèle (2,5 millions de personnes). La configuration de l’offre doit permettre de renouer avec la rentabilité en 2024. Comment ? Grâce aux coûts de structure limités et à un modèle économique agile autour de services payants à succès (bourse, assurance vie, crédits, bons plans The Corner). Le corollaire : avoir 4 millions de clients en 2023, et 500 000 de plus fin 2025.
200 euros d’économies chaque année !
Alors, si la fin d’une offre 100% gratuite n’est plus avec Ultim Metal, la moyenne annuelle des frais bancaires des clients est identique à celle de Fortuneo en 2020 : 7,73 euros. Un montant en baisse de 22% par rapport à 2019, « soit une économie de plus de 200€ par rapport à la moyenne des frais bancaires annuels en France, et plus de 2 200€ depuis que Boursorama est la banque la moins chère ».
Non seulement la filiale de la Société Générale possède la plus grande base clients mais, en plus, elle occupe régulièrement la place de banque la moins chère du marché dans les classements. Mieux, le taux de satisfaction des clients est très élevé (98%). Ces derniers apprécient la gestion de leur compte en toute autonomie à moindres frais via les canaux digitaux performants.
Pour contrer l’hégémonique Boursorama Banque, la qualité du conseil redevient essentielle. Si Monabanq travaille son positionnement de marque autour de sa signature « Les gens avant l’argent », ING joue la carte de la communauté. Avec un certain retour sur investissement puisque la banque néerlandaise est considérée comme la meilleure pour la qualité de ses conseils (connaissance produit, réponses adaptées, suivi client).
Alors que le modèle économique des banques mobiles demeure flou, les principales banques en ligne, soutenues par de grands groupes bancaires innovants, pourraient bien rafler la mise de l’ère numérique.