Lancement d'Helios, la néobanque verte qui veut dépolluer la banque

Lancement d'Helios, la néobanque verte qui veut dépolluer la banque

69%, c'est le pourcentage de Français qui pensent que leur argent a une réelle vocation responsable (sondage Opinion Way/Helios). Au moment où l'épargne explose, la néobanque verte saisit la balle au bond et lance son offre de compte bancaire durable 100% transparente.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 25 Février 2021

Nouvelle neobanque Helios

Compte bancaire durable : une offre volontairement simple

Helios ne déroge pas à la règle d’une néobanque avec une offre comprenant un compte bancaire, une carte bancaire et un espace en ligne pour gérer le solde de ce compte. Le pure player prend le pari d’une solution payante, avec un forfait mensuel de 6 € sans engagement.

La formule propose également un RIB nominatif français pour réaliser des virements, une carte virtuelle pour les achats en ligne et l’accès à un conseiller dédié. Ce service de conseil individualisé valide l’aspect plus humain de l’établissement, lacune souvent regrettée par les détracteurs des banques 100% dématérialisées.

Nombreuses sont les enquêtes qui montrent que le rôle du conseiller bancaire est déterminant dans la relation client. Helios répond donc à cette demande ce qui l’oblige aussi à appliquer un forfait mensuel pour rémunérer plus globalement ses équipes basées à Nantes et à Paris.

En toute transparence, la néobanque précise que l’abonnement sert aussi au développement de services futurs, à ne pas monétiser les données personnelles des clients et à respecter les plus hauts standards de sécurité et de conformité. On retrouve cette valeur centrale de transparence dans la tarification.

Des frais bancaires lisibles et transparents

En ce qui concerne les opérations bancaires, les paiements en euros sont gratuits et illimités, tout comme les virements et les prélèvements réalisés en zone SEPA. Les paiements en devises sont payants sous la forme d’une commission de 1% des montants par opération et de frais fixes (1,50 euro par opération).

Les retraits en euros réalisés dans les distributeurs automatiques de billets sont gratuits mais en nombre limité (5 retraits gratuits par mois). Au-delà, chaque retrait en euro coute 0,85 euro. Les retraits en devises sont payants via une commission s’élevant à 1% du montant de l’opération.

L’ouverture du compte se fait en ligne en 8 minutes depuis l’application mobile bancaire disponible sous iOS et Android. L’utilisateur retrouve toutes les fonctionnalités habituelles pour piloter son compte facilement : suivi du solde en temps réel, notifications d’alerte, catégorisation des dépenses, modification des plafonds de cartes, blocage/déblocage du moyen de paiement, ajout de bénéficiaires, partage de RIB, etc.

Pour enrichir son offre, Helios est à l’écoute de sa communauté qui a regroupé avant le lancement une centaine de béta-testeurs. La néobanque verte dispose même d’une liste d’attente de 14 000 membres inscrits avec comme objectif de réaliser 10 000 ouvertures de compte d’ici l’été prochain. Enfin, pour enrichir l’offre et séduire une clientèle plus large, Helios devrait proposer au cours de l’année un compte d’épargne durable et l’opportunité de souscrire un compte-joint.

Helios se donne pour mission de dépolluer la banque

Le fameux pourquoi des cofondateurs de la néobanque verte s’inscrit dans une démarche de financement plus respectueux des activités économiques. L’idée est de flécher l’épargne des clients vers des projets plus justes socialement et écologiquement. Il faut dire que personne ne sait exactement ce que fait sa banque de ses dépôts (14% selon un sondage Opinion Way pour Helios).

L’établissement veut financer exclusivement des entreprises qui participent à la transition écologique (efficacité énergétique, traitement des déchets, conservation des écosystèmes, etc.). L’argent des comptes durables Helios ne doit pas servir aux activités industrielles qui accentuent le dérèglement climatique et les inégalités sociales (pétrochimie, charbon, pesticides, élevage intensif, etc.). Un positionnement qui fait écho à l'appétence pour les fonds ISR : 476 OPCVM et ETF (offre du marché en juillet 2020) pour 200 milliards d'euros d'encours

Le problème demeure la traçabilité des fonds. Helios n’est pas une banque et doit donc placer les dépôts, en l’occurrence chez SolarisBank. Cet établissement a l’avantage d’isoler les fonds de son propre bilan. L’argent finance ensuite des projets verts, tout comme une fraction des commissions d’interchange perçues à chaque paiement. Une illustration tangible est déjà en cours avec le financement d’une centrale solaire en Nouvelle-Calédonie mise en œuvre par Akuo Energie.

Carte bancaire en cerisier et concurrence frontale

A chaque paiement, le client d’Hélios apporte sa pierre à l’édifice. C’est toute la force de conviction et de séduction de cette offre de compte durable. Et à chaque utilisation de sa carte de débit Visa, le titulaire y pense de par la singularité de sa composition. La carte est conçue en bois naturel de cerisier issu de la gestion durable de forêts autrichiennes. Et quand on sait qu’un seul de ces arbres permet de fabriquer 300 000 cartes, l’impact environnemental est d’autant plus faible !

Outre la traçabilité complexe de l’épargne et la nécessité d’un passage à l’échelle, le modèle d’Helios affronte un contexte économique délicat comme l’illustre le cas Monzo. Sans compter la concurrence frontale avec deux autres néobanques vertes qui se lancent (Green-Got et OnlyOne).

Ainsi, après les technophiles connectés (banques en ligne historiques), les mobinautes voyageurs (N26, Revolut), les interdits bancaires et précaires (Nickel, Sogexia, PCS), les pros et solopreneurs (Qonto, Shine, Anytime), les ados et les familles (Kard, Pixpay, Xaalys), l'année 2021 fait place aux actifs soucieux d’une épargne responsable.  



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