Frais bancaires 2022 : une hausse contenue

Frais bancaires 2022 : une hausse contenue

Pas de grand bouleversement dans les plaquettes tarifaires des banques en ce début d'année 2022. L'observatoire des tarifs bancaires note toutefois quelques augmentations sur les virements en agence, la fourniture des cartes bancaires et… les frais de tenue de compte. On décrypte pour vous.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 28 Février 2022

Hausse des frais bancaires pour 2022

Tarifs bancaires de 109 établissements à la loupe

Chaque année, l’observatoire des tarifs bancaires (OTB) fait le point sur l’évolution des frais d’une centaine d’établissements financiers. Le panel compte 109 établissements : 101 banques de réseau et 8 banques en ligne.

Après consultation du document d’information tarifaire (DIT) des banques, l’étude mesure la tendance des prix de chaque service. Les données des plaquettes tarifaires sont collectées par Sémaphore Conseil pour le compte du Comité consultatif du secteur financier (CCSF), instance à laquelle sont rattachées les équipes de l’OTB.

Alors, quelle est la moyenne de la tendance tarifaire entre le 31 décembre 2021 et le 5 janvier 2022 ? La seule baisse constatée concerne l’abonnement à des services de banque à distance (internet, SMS, téléphone fixe, etc.) de l’ordre de 3,90 % (ce qui représente une baisse de 0,03 euro). C’est la seule ligne tarifaire qui diminue aussi entre le 31 décembre 2020 et le 31 décembre 2021.

Les frais de fourniture des cartes bancaires à la hausse

En revanche, le passage de la nouvelle année a permis aux établissements de réviser à la hausse sept services bancaires. C’est le virement occasionnel en agence qui a connu la plus forte flambée : 2,27 %, soit 10 centimes par opération.

En recoupant les deux informations précédentes, on en déduit que les banques continuent d’inciter les clients à faire leurs opérations classiques depuis leur espace en ligne et leur appli mobile bancaire. Elles préfèrent mobiliser les conseillers en agence physique vers des tâches à plus forte valeur ajoutée.

Les frais bancaires augmentent aussi pour la fourniture des cartes de débit à autorisation systématique (+1,73 %, soit 53 centimes), à débit immédiat (+1,21 %, soit 51 centimes) et à débit différé (+0,33 %, soit 14 centimes). L’observatoire relève une progression du coût forfaitaire des alertes SMS (+0,93 %, soit 17 centimes) et une légère hausse de la cotisation à l’offre d’assurance perte et vol des moyens de paiement (+0,08 %, soit 2 centimes).

Les frais de tenue de compte : 21,42 euros par an en moyenne

La ligne la plus surveillée est sans conteste celle des frais de tenue de compte actif. Elle affiche en moyenne une hausse modérée de 1,52 %, ce qui représente 32 centimes. Cette tendance se poursuit, puisque le rapport note une augmentation des frais de tenue de compte sur l’année 2021 de 1,74 %, soit 36 centimes.

En deux ans, le coût moyen grignote tout de même du pouvoir d’achat, grimpant de 20,74 euros par an à 21,42 euros. La gratuité des frais de tenue de compte existe pourtant chez 11 établissements, dont 6 banques en ligne.

Parmi les banques facturant ce service, 76 établissements ont maintenu leurs frais de tenue de compte. Seules deux banques ont procédé à des baisses tarifaires de 9,60 euros. À l’inverse, une banque régionale a délaissé la gratuité (24 euros par an) et sept établissements ont appliqué une augmentation des frais de tenue de compte entre 2 et 10,80 euros, soit une progression variant entre 1 % et 11,11 %.

Dans ce paysage, Ma French Bank dénote. Ses frais de tenue de compte ont bondi de 24 euros à 34,80 euros (+45 %). Certes, la banque mobile a transformé son offre en ajoutant trois fonctionnalités (alertes personnalisables, agrégateur de comptes et dons aux associations).

Est-ce l’argument qui expliquerait cette hausse sensible ? En tout cas, cette politique tarifaire va à l’encontre de la concurrence, même si les problèmes de rentabilité taraudent tous les modèles des banques en ligne. Avec comme symbole l’arrêt des activités de banque de détails d’ING en France.

Attention aux frais bancaires sous les radars

Face à ces résultats, la Fédération bancaire française (FBF) relate une « très grande stabilité » des prix. L’association prend soin de noter également « une intensification des usages et la multiplication des services innovants mis à disposition des clients ».

La crise sanitaire a amplifié la lame de fond vers l’usage des services de banque mobile et la baisse de fréquentation des agences bancaires. En novembre dernier, une étude du cabinet Sia Partner chiffrait à 15 % la contraction possible du réseau d’agences en France d’ici 2024…

L’association de consommateurs CLCV a également fait paraître une analyse des tarifs bancaires ce 1er février. Le constat est identique avec une « augmentation des coûts des cartes, notamment de celle à débit immédiat (1,3 %), des frais de tenue de compte (2,4 %), des retraits aux distributeurs du fait de l’abaissement par certains établissements du nombre de retraits déplacés gratuits ».

Toutefois, l’association milite pour le plafonnement des frais moins surveillés en cas de coups durs. Elle cible particulièrement les frais de désolidarisation d’un compte joint (facturés jusqu’à 105 euros) ou les frais de succession (facturés jusqu’à 510 euros pour la métropole).

Faire jouer la concurrence reste le meilleur moyen de profiter de prix les plus bas. Néanmoins, ce critère n’est pas le seul à prendre en compte et l’offre des banques est si large qu’il devient difficulté de faire un comparatif tout seul. D’où l’existence de Pricebank, comparateur de frais bancaires gratuit et sans engagement. Et pour comprendre son fonctionnement, lancez tout de suite notre vidéo explicative sur le sujet. Bon visionnage !



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