Bien préparer sa retraite : soyez pro actif plutôt que spectateur !

Bien préparer sa retraite : soyez pro actif plutôt que spectateur !

Une énième réforme de la retraite en France pourrait s'appliquer dès 2023. Pour anticiper les conséquences à venir, mieux vaut connaître les critères de calcul des pensions et les produits qui permettent de se constituer une épargne retraite supplémentaire.
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Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 28 Novembre 2022

Comment bien préparer sa retraite

Quels sont les piliers du système de retraite en France ?

Tout travail, salarié ou non, implique une cotisation pour sa retraite. C’est donc un système obligatoire dit de répartition, car les cotisations versées chaque année servent à payer les pensions des actuels retraités, tissant un lien intergénérationnel par transfert direct.

Le dispositif est aussi qualifié de contributif, dans le sens où votre revenu à la retraite est calculé selon trois critères : l’âge de votre départ à la retraite, la durée de votre parcours professionnel et les revenus perçus de ces emplois.

Enfin, il ne faut pas négliger l’angle solidaire, puisqu’aucune personne n’est laissée sans ressources à la retraite. Par exemple, l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) correspond au minimum vieillesse. Depuis le 1er juillet 2022, lorsqu'un seul membre de votre couple reçoit l'Aspa, le montant maximum versé est de 953,45 par mois (soit 11 441,49 € maximum par an).

Le panorama des acteurs de la retraite en France englobe 42 régimes, qui ont tous leurs règles de calcul des cotisations et des pensions. La majorité des actifs cotisent à un régime de base (jusqu’au plafond de la sécurité sociale actuellement établi à 3311 euros par mois) et un régime complémentaire.

Ainsi, en fonction de votre carrière professionnelle, vous êtes susceptible de changer de caisses de retraite. Avec des règles de calcul différentes et une multiplication des affiliations, comprendre le calcul de sa future pension de retraite est un vrai casse-tête.

Comment se calcule une pension de retraite ?

Tout repose sur l’âge légal décrété qui est pour l’instant de 62 ans. Si vous partez en retraite avant ou après cet âge, votre pension subit respectivement une décote (malus) ou une surcote (bonus). Évidemment, de nombreuses situations singulières existent. Certains actifs peuvent par exemple faire valoir une retraite anticipée pour carrière longue avant 62 ans sans décote.

Si vous liquidez votre retraite à 62 ans, percevoir votre pension à taux plein (maximum auquel vous pouvez prétendre) dépend de la durée de cotisation tout au long de votre carrière. Vous devez avoir validé un certain nombre de trimestres : 172 pour les personnes nées à partir de 1973. Si ce nombre est insuffisant pour une retraite à taux plein sans décote dès 62 ans, vous avez la possibilité de reporter votre départ jusqu’à atteindre le nombre requis.

Le montant de votre pension dépend aussi du mode de calcul des diverses caisses de retraite auxquelles vous avez été affilié. Certaines fonctionnent en annuités, d’autres en points convertibles.

Enfin, le calcul tient compte du montant de vos rémunérations au cours de votre vie professionnelle. Là encore, le mode de calcul varie selon la caisse de retraite : non prise en compte des primes pour les fonctionnaires, moyenne des 25 meilleures années de revenu pour les salariés, etc.

Des réformes paramétriques en série

Les gouvernements planchent régulièrement sur des réformes du système de retraite. Les discussions aboutissent surtout à des ajustements paramétriques concernant tour à tour la durée de cotisation (1993, 2003, 2008, 2014), l’âge légal de départ (2010) ou le taux de cotisation (2003, 2008, 2014). L’objectif est de maintenir à flot le système par répartition, à l’heure où le nombre de retraités est toujours plus important (papy-boom) par rapport au nombre d’actifs.

Ce lundi 28 novembre s’ouvre le troisième cycle de discussions entre le gouvernement et les partenaires sociaux. La réforme paramétrique porterait sur l’âge légal de départ à la retraite : 62 ans et quatre mois en 2023 (pour les personnes nées en 1961, celles qui atteindront 62 ans l’an prochain), 62 ans et huit mois en 2024 (pour les assurés nés en 1962), 63 ans en 2025 (1963), etc. Et ainsi de suite jusqu’à 64 ans en 2028. Voire 65 ans en 2031.

Les négociations restent ouvertes, avec l’ambition toutefois pour le gouvernement d’appliquer sa réforme des retraites dès 2023. Outre l’incertitude autour des réformes et la question de la survie même du régime actuel, l’allongement de la durée de la vie est un critère à prendre en compte. Les Français ont intégré depuis longtemps le fait qu’il leur fallait agir indépendamment du système et se constituer une épargne retraite complémentaire.

Épargne retraite : les Français conscients de la problématique

Dans son enquête 2022 pour AG2R La Mondiale, le Cercle de l’Épargne et Amphitea indiquent que 72 % des Français mettent de l’argent de côté pour leur retraite. Précautionneux, deux tiers d’entre eux estiment que leur pension sera insuffisante pour vivre correctement.

La retraite devient un facteur important d’épargne à compter de 35 ans. Et trois retraités sur dix continuent à épargner pour leur retraite, illustrant leurs craintes sur l’évolution de leur pouvoir d’achat et du financement de la dépendance.

Dans sa 20e édition du baromètre « Les Français, l’épargne et la retraite », le Cercle des épargnants décrit une hausse des souscriptions aux solutions retraite entre 2017 et 2021. Un Français sur cinq détient au moins un produit retraite (PER, PERP, PERCO, contrats Madelin, Prefon, CRH, Corem).

Toutefois, l’assurance vie reste le produit phare (25 %) grâce à sa liquidité (argent disponible à tout moment), mais aussi sa notoriété. Le Livret A est en hausse de 6 points par rapport à 2021 (18 %), même si le plan d’épargne retraite (PER) vient s’intercaler (24 %).

Le PER, une solution souple et avantageuse fiscalement

La méconnaissance de cette solution, commercialisée depuis le 1e octobre 2020 suite à la loi Pacte de 2019, freine les souscriptions. Bien que jugé attractif fiscalement, le PER souffre d’un manque de flexibilité. Pourtant, l’argent déposé peut être débloqué durant la phase de constitution de l’épargne dans certaines situations comme l’achat d’une résidence principale ou en cas de coups durs (décès du conjoint, surendettement, invalidité, fin des droits au chômage, etc.).

Au moment du départ en retraite, le PER permet de récupérer son épargne sous forme de capital et sous forme de rente viagère. Les contrats comportent aussi des services financiers complémentaires (personnalisation de la rente, garanties décès, etc.). Ces arguments sont d’ailleurs bien reçus par les épargnants (65 %, +11 points). Au 30 juin 2022, la France comptait 6 millions de PER pour un encours de 70 milliards d’euros.

Si vous désirez approfondir vos connaissances au sujet du plan d’épargne retraite individuel et devenir à votre tour pro actif et non simple spectateur, découvrez notre vidéo explicative :



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