Devenir l’Amazon de la banque
Le cofondateur de solarisBank, plateforme de Bankink-as-a-Service (BaaS), Marko Wenthin, définit sa société non comme un établissement bancaire mais comme « une entreprise technologique avec une licence bancaire ». Les services financiers sont proposés à partir d’interfaces de programmation applicative (API). L’ancien banquier d’Handelsbank et de Deutsche Bank précise : « nous sommes comme une boite à outils que les start-up peuvent utiliser en fonction de leurs besoins. ».
C’est toute la stratégie de ces banques en kit qui écartent de l’écosystème bancaire la logique de silos verticaux pour aller vers une logique de briques. Et la référence dans un autre domaine ayant opté pour cette stratégie n’est autre qu’Amazon. A ce titre, l’espagnol BBVA et le danois Saxo Banque se positionnent, l’un déployant une plateforme API, le second commercialisant ses tuyaux bancaires. Dans cette voie, SolarisBank élargit son auditoire en février 2017, soutenant aussi bien les FinTech que les e-commerçants et les banques.
Vers une accélération de la banque en kit
Pour Julien Maldonato, directeur conseil Fintech chez Deloitte, l’essor de la banque en kit s’appuie actuellement sur deux éléments : « l’exigence des clients à vouloir accéder à une expérience utilisateur plus agréable et plus rapide » et l’entrée en vigueur de la directive européenne relative au paiement (DSP2) en janvier 2018 « qui contraint les établissements bancaires à ouvrir leur système ». La réactivité des banques devrait être démultipliée grâce à l’APIsation des systèmes, la sécurité consolidée, et la recherche et le développement externalisés.
La mutation vers l’open banking donne des idées aux FinTech et aux néobanques qui développent à leur tour leurs briques technologiques, telle que leur solution de paiement en ligne. C’est ainsi que Linxo, start-up éditrice d’un agrégateur de comptes, commercialise son API Linxo Connect à des banques en ligne comme BforBank ou Fortuneo. SolarisBank discute avec Anytime pour que la Fintech française accède au marché allemand. Autre illustration : le partenariat envisagé entre le Crédit Mutuel Arkéa et Railsbank, plateforme britannique dont le cofondateur, Nigel Verdon, promet un accès simplifié aux services bancaires « en cinq lignes de code ».
Qui parviendra à gérer une place de marché dédiée aux services bancaires et financiers pour décrocher le titre honorifique d’Amazon de la banque ? La course est lancée mais le défi reste immense.