Néobanque : N26, bientôt l'introduction en bourse ?

Néobanque : N26, bientôt l'introduction en bourse ?

La néobanque allemande N26 songe à procéder à son introduction en bourse d'ici trois à cinq ans. Cette option est un levier pour poursuivre sa croissance exponentielle, la néobanque ayant bouclé, au mois de juillet, une levée de fonds de 470 millions dollars.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 30 Aout 2019

N26 bientôt en bourse

N26 à la conquête de l’international

Arrivée dans l’hexagone en 2017 où elle a conquis 900 000 clients, la banque mobile N26 a investi près de 25 pays en seulement quatre ans. Si l’Europe représente un marché de proximité, l’attrait international est désormais assouvi. Après les États-Unis en juillet, c’est le Brésil qui est dans le collimateur de la néobanque dirigée par le cofondateur Valentin Stalf. Ce dernier a précisé, dans un entretien au Financial Times, vouloir « être côté en Bourse d’ici 3 à 5 ans ».

L’introduction en bourse fait donc partie des ambitions de la Fintech, qui se tourne vers l’international tout en cherchant à renforcer son business modèle. La néobanque peut compter sur une levée de fonds record de 470 millions de dollars finalisée le mois dernier, auprès des fonds Valar Ventures et GIC. Dans des propos relayés par les Echos, Jérémie Rosselli, directeur général de N26 France, se félicite : « N26 est aujourd'hui extrêmement bien financée. L'objectif de la série D est de poursuivre notre développement géographique, améliorer notre rentabilité, et continuer à innover ».

N26, une soif d’indépendance intacte

L’introduction en bourse répond aussi d’une volonté de rester indépendant pour N26 qui se fixe comme objectif dans les prochaines années la barre des 100 millions de clients dans le monde. Actuellement, 30 millions de personnes ont ouvert un compte bancaire dans une néobanque. Pour la Fintech berlinoise, la croissance est exponentielle : +2,5 millions de clients entre juin 2018 et juin 2019 (3,5 millions de clients au total). Et sa valorisation s’envole à 3,5 milliards de dollars

Á l’échelon français, Jérémie Rosselli rappelle les perspectives de croissance : « N26 compte déjà 900.000 clients, et 80 % des Français n'ont jamais entendu parler de N26 ». Il faut dire que les néobanques mobilisent moins d’argent dans leur promotion, ce qui permet de réduire les coûts d’acquisition par rapport aux banques en ligne et aux banques traditionnelles. Ainsi, Valentin Stalf explique : « Notre base de coûts correspond à environ 1/5 ou 1/6 des coûts d'une banque traditionnels de détail ».

Des défis à relever

Toutefois, la vie d’une néobanque n’est pas un long fleuve tranquille mais plutôt un terrain semé d’embûches. Les autorités régulatrices et de contrôle des différents pays veillent sur leur bon fonctionnement, soumis à rude épreuve avec l’arrivée de ces nouveaux clients. Le gendarme financier outre-Rhin a d’ailleurs alerté N26 sur deux points : l’ouverture d’un compte via de fausses identités et la difficulté à communiquer avec le service-client pour les victimes de cybercriminalité. Un autre challenge est d’ordre logistique. Il faut sans cesse recruter de nouveaux employés en ingénierie, en marketing, au service client, tout en ouvrant régulièrement de nouveaux bureaux.

N26 doit enfin faire face à une concurrence accrue mais compte sur son identité pour marquer sa différence. Jérémie Rosselli déclare ainsi que « N26 souhaite être la banque du quotidien, qui simplifie toujours plus la vie de tous les jours ». La banque mobile déploie ainsi régulièrement des nouveautés comme la version Beta d’Espaces Partagés (solution de gestion d’argent à plusieurs) ou bien l’offre N26 You (compte bancaire personnalisé sans frais à l’étranger) qui remplace la carte haut de gamme payante N26 Black.



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