Crowdfunding : plus de transparence pour les épargnants

Crowdfunding : plus de transparence pour les épargnants

« Quand c'est flou, c'est qu'en général il y a un loup ! ». Afin d'éviter toute ambigüité, les plateformes de financement participatif expertes du crédit ont choisi d'harmoniser leurs indicateurs de performances sous la houlette de l'association Financement Participatif France (FPF).

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 27 Décembre 2017

Un alignement des indicateurs de performance

Critiquées pour leur manque de transparence, les plateformes de crowdfunding ont mis en place une grille commune d’indicateurs de performances afin de favoriser la compréhension et la comparaison de leurs activités respectives. L’idée est surtout de permettre au public, donc aux investisseurs, d’observer les « rendements effectivement perçus nets des incidents et défauts ». Autrement dit : il s’agit de mieux visualiser la performance des placements présentés et les risques encourus. Sont concernés par cette nomenclature les acteurs du crowdfunding experts en « prêt rémunéré, minibons et obligations » à l’instar de Bolden ou d’Unilend. C’est l’association FPF qui chapeaute ce projet, ces nouveaux indices venant compléter les indices légaux déjà imposés (taux de défaillance et taux de défaillance constaté à plus de 2 mois).

Crowdfunding : des épargnants mieux informés

Nicolas Lesueur, vice-président du FPF, insiste sur « la démarche unique en France dans le domaine des placements financiers ». Les indicateurs sont notifiés dans une page dédiée du site internet de chaque plateforme. La mise à jour est quotidienne et la publication des données s’effectue à la fois en nombre et en volume. La nomenclature relève trois catégories d’indicateurs : généraux (montant prêté, nombre de projets financés, etc.), de performance (taux de rendement interne net, coût du risque annuel constaté, etc.) et d’incidents (capital et taux en retard de paiement ou en défaut de remboursement). Benoit Granger, vice-président de l'association FPF en charge des questions de déontologie, se félicite de ce basculement quand auparavant « chaque plateforme définissait ses ratios à sa façon » et que les indicateurs répondaient à la logique de « grandes banques qui font des prêts depuis des dizaines d’années ».

Attirer les jeunes épargnants encore hésitants

Cette initiative est intéressante à mettre en perspective avec les résultats de l’étude menée par Actionnaria-Air Liquide de novembre 2017. Près de 8 Français sur 10 âgés entre 25 et 40 ans se disent prêts à investir dans les entreprises tout en avouant leur lacune en termes d’éducation financière. Deux tiers précisent épargner tous les mois sur des livrets défiscalisés pourtant peu rémunérateurs. Le manque d’information les empêche de s’aventurer sur des projets plus rentables mais plus risqués à l’image du prêt pour les entreprises. Quand ils se renseignent, ils se tournent majoritairement vers leur banquier et leur conseiller en gestion de patrimoine, alors que, paradoxalement, les actionnaires plus anciens s’appuient sur la presse spécialisée et internet. Toutefois, un quart (26 %) a expérimenté le crowdfunding. Mais des freins persistent : 39 % ont peur d’avoir une épargne bloquée, 39 % méconnaissent les démarches à suivre et 35 % mentionnent le manque d’informations.

En ce sens, l’harmonisation des indicateurs de performance réalisée par les acteurs du financement participatif répond à un besoin clairement exprimé.