Le paiement mobile, entre banque et marketing

Le paiement mobile, entre banque et marketing

Enjeux pour les banques en ligne, règlements et échanges d'argent via les mobiles connaissent un essor marqué, mais freiné par le manque de confiance dans la sécurisation des transactions
Banques en ligne

Rédigé par Elsa Rédacréa

le 06 Octobre 2015

Le paiement mobile est devenu un enjeu majeur pour les banques, mais aussi pour le commerce et surtout pour tous les opérateurs non bancaires qui se sont jetés avec avidité sur ce marché. L’essor considérable des usages du smartphone a modifié en profondeur l’acte d’achat, et a facilité comme jamais l’échange de l’argent entre clients et commerçants et entre particuliers. Emblème de la dématérialisation des moyens de paiement, le mobile wallet connaît une croissance soutenue : d’après des données recueillies par l’Index des Paiements Mobiles d’Adyen, fournisseur de moyens de paiement en ligne, en mars 2015 et en France, la part des paiements mobiles s’élevait à 22,9 % des paiements en ligne. Cette proportion n’était que de 16,2 % une année plus tôt.

Des solutions, un peu de méfiance

Les utilisateurs ont aujourd’hui le choix pour s’adonner à ce nouveau moyen de régler ses achats sans monnaie, ni chéquier, ni recours direct à une carte de paiement bancaire. Le paiement via un mobile peut être débité sur une carte de paiement, sur la facture de l’opérateur de téléphonie ou sur un porte-monnaie électronique - le wallet. Le paiement mobile de proximité par technologie NFC est aujourd’hui très utilisé outre-Atlantique, depuis le lancement d’Apple Pay en particulier. En Europe, et particulièrement en France, cette technologie a un peu de mal à décoller : au printemps dernier, selon une enquête réalisée par Ipsos pour le cabinet Deloitte, 3 % seulement de personnes interrogées sur le sujet avaient déjà effectué un paiement en magasin par paiement mobile, et 55 % des répondants n’avaient jamais testé ce moyen de régler ses achats.
Plus curieux, la moitié des personnes sondées ne se disaient pas prêtes à utiliser ce service, quand bien même il serait aussi simple à manier que la carte bancaire. Mais un peu plus d’un tiers des répondants se déclaraient prêts à franchir le pas…

Une tiédeur qui traduit mal le développement massif des technologies et produits liés au paiement mobile : les solutions proposées sont de plus en plus nombreuses. Le transfert d’argent de mobile à mobile, ou P2P Payment, est, lui, très présent dans les pays où il n’est pas forcément facile de détenir un compte bancaire. Ce type de transaction est proposé par un certain nombre de plateformes, souvent directement liées aux opérateurs de téléphonie. Le wallet Lydia, disponible en France, permet de régler des achats et de rembourser des tiers, via une appli iOS ou Android : il suffit à l’utilisateur de saisir ses coordonnées bancaires dans l’application, puis pour payer, de présenter le QR code affiché au destinataire du paiement, qui pourra valider la transaction par une simple capture du code. Une solution que commencent à s’approprier les consommateurs et les commerçants : la solution compte déjà 25 000 utilisateurs particuliers dont 80 % de 18-30 ans et 3 000 professionnels.
La crainte des transactions insuffisamment sécurisées reste le principal frein au développement du commerce mobile. Une étude menée dans 17 pays par l’institut Gfk a montré que 27 % des consommateurs interrogés utilisaient déjà les solutions de paiement permises par leur smartphone, mais qu’un quart d’entre ces usagers seulement étaient certains de la sécurisation de leurs transactions… Même écho en France, où neuf consommateurs sur dix n’ont tout simplement pas suffisamment confiance dans la sécurité du paiement mobile pour passer à l’acte.



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