Une récente enquête de l’Insee relative au partage des revenus et du pouvoir de décision dans les couples laisse apparaître que le partage de l’argent peut être un sujet qui fâche.
La mise en commun des revenus est une pratique majoritairement partagée en Europe… avec un certain nombre d’exceptions. En France, par exemple 37 % des couples ne partagent pas l’ensemble de leurs revenus. Mais en Espagne, au Portugal ou encore en Pologne, cette habitude s’est installée chez neuf couples sur dix. Parmi les moins partageurs, les Finlandais : seuls 53 % des couples partagent intégralement leurs revenus. La manière dont le couple est uni a une incidence sur ces pratiques : ainsi, être marié ou avoir des enfants incite davantage au partage total de l’argent perçu par l’un et l’autre des conjoints.
Pourquoi un compte joint
D’autre part, le fait que l’un des deux ne travaille pas encourage la mise en commun d’une manière quasiment systématique. Enfin, le montant des revenus est un facteur très important : plus les revenus du ménage sont faibles, plus les conjoints partagent. L’enquête de l’Insee montre également que le niveau d’éducation compte dans la mise en commun, ou non, des ressources. Plus ce niveau est élevé, moins la tendance au partage intégral est un usage installé dans le couple. Comme l’analyse l’institut, les conjoints « pourraient accorder plus d’importance à leur indépendance mutuelle ou à des valeurs d’égalité ou d’autonomie ». Autre enseignement de l’étude, plus on a connu de vies en couple, plus on devient prudent en faisant bourses à part…
L’Insee s’est aussi penché sur le partage des prises de décision concernant le budget des couples. Si, d’une manière générale, « les femmes et les hommes considèrent que les décisions importantes sont en général prises de façon équilibrée », de petites différences subsistent. Ainsi, les hommes influent un peu plus sur les décisions liées aux emprunts, les femmes sur les dépenses importantes concernant les enfants.