Orange, bientôt banque mobile

L’amende record infligée à Orange empêchera-elle l’entreprise de réaliser son projet, celui d’entrer sur le marché de la banque mobile en France ? Officiellement, non, mais la pénalité réclamée pourrait tout de même freiner les ambitions de l’opérateur. A la mi-décembre, Orange Mobile a été condamné par l’Autorité de la concurrence à payer 350 millions d’euros d’amende pour abus de position dominante dans le domaine de la téléphonie d’entreprise. Grief exposé : avoir récolté et s’être servi de millions de données de clients alors même que le spécialiste de la téléphonie exerçait sous la tutelle de l’Etat. Orange empêchait donc à ses concurrents directs déjà sur le marché, en l’occurrence SFR et Bouygues, d’accéder à ces informations. Le projet actuel du groupe a des bases solides : Orange a déjà une expérience solide des services financiers sur mobile, notamment sur le continent africain. Son service Orange Money compte dans les pays d’Afrique environ 15 millions d’usagers. Si la banque d’Orange se déploie rapidement en Europe, c’est-à-dire en France, en Espagne et au Canada, elle peut déjà compter sur des millions d’utilisateurs potentiels de ses services mobiles et internet, mais peut également s’appuyer, dans l’Hexagone, sur un réseau de mille agences. Selon la direction du groupe, les principaux services d’une banque de détail seraient proposés, c’est-à-dire la gestion de compte-courant, mais aussi le crédit à la consommation et des produits d’épargne de base. Pourtant, Orange est toujours à la recherche de partenaires financiers pour mettre en route sa nouvelle activité. Boursorama, ING Direct se sont montrées intéressés, mais aucun projet d’accord n’a été confirmé. Le groupe évoque « de nombreux » éventuels candidats à ce partenariat, sûrement rassurés par la réaction des marchés après la nouvelle de l’amende infligée à l’opérateur : après l’annonce de sa condamnation, Orange a gagné 3,7 % en bourse.