Crowdlending : le prêt des particuliers aux entreprises qui court-circuite les banques

Crowdlending : le prêt des particuliers aux entreprises qui court-circuite les banques

Le financement participatif des entreprises connaît un essor spectaculaire
Banques en ligne

Rédigé par Elsa Rédacréa

le 15 Mars 2016

Crowdlending : investissement et source de financement alternatif aux banques

Il y a seulement deux ans, le financement participatif était encore embryonnaire, et peu de particuliers s’intéressaient encore à un nouveau mode de financement des entreprises qui pouvait leur rapporter : le crowdlending. Depuis, un cadre législatif a posé les contours du secteur et les plates-formes spécialisées se sont multipliées, et avec eux l’essor exponentiel des formes de prêts direct alternatif aux banques. Des prêts plutôt attractifs, puisqu’ils rapportent à leurs bénéficiaires entre 4 et 8 % par an - des taux évidemment très intéressants au regard des produits d’épargne et de placements classiques, aux rendements aujourd’hui en berne.
Pour s’offrir une telle opportunité de gains, les particuliers qui choisissent de tenter le financement participatif des entreprises ont deux possibilités : l’investissement en capital, ou private equity, ou le prêt d’argent rémunéré, qui connaît aujourd’hui un grand succès. Entre 2013 et 2015, le montant des prêts consentis par les particuliers dans ce cadre a quadruplé, atteignant l’an passé plus de 196 millions d’euros. Une soixantaine de plate-formes exercent aujourd’hui dans ce domaine et sont enregistrées auprès des autorités de contrôle, mais une poignée d’entre elles sortent du lot par l’importance de leur activité, du nombre de projets présentés et des montants octroyés.

Crowdlending : plusieurs types de prêts possibles

Pour être « crowdlender », il faut pouvoir proposer un cheminement de financement complet : sélectionner des entreprises ayant des besoins de fonds pour se développer, collecter auprès des particuliers les montants demandés, qui seront ensuite prêtés. Pour les entreprises qui empruntent, le circuit du crowdlending est plutôt intéressant : l’argent dont elles ont besoin est disponible bien plus rapidement que si elles s’étaient adressées à une banque, avec des taux équivalents.
Mais la sélectivité des plates-formes est au moins aussi importante que celle opérée par les banquiers. Chiffre d’affaires et perspective passés au peigne fin, financements ciblés… les sites de crowdlending ne sont pas plus laxistes que les banques, loin de là. Le secteur étant tout jeune encore, le risque de « ratés » est bien réel, avec à la clé des pertes possibles pour les particuliers investisseurs. Pour autant, ce risque reste un argument « contre » peu dissuasif pour de nombreux particuliers, qui trouvent avantages et souplesse peu proposés par d’autres placements.

Les plates-formes mettent à leur disposition plusieurs types de montages possibles, pour profiter de prêts rémunérés attractifs : le prêt amortissable, le prêt obligataire, les titres de créance sous forme de bons de caisse. Quelle que soit l’option choisir, et même si la plate-forme se doit d’être transparente et d’apporter tout le conseil nécessaire leurs clients particuliers avant qu’ils ne s’engagent, l’aléa de perte est toujours probable, même à minima. Pour contourner ce risque, beaucoup de prêteurs choisissent de diversifier les projets auxquels ils apportent leur soutien financier contre retour financier. Une manœuvre rassurante comme le récent geste du gouvernement : depuis janvier dernier, la législation autorise l’imputation des pertes en capital sur les intérêts obtenus dans le cadre de prêts de même nature. Quant aux intérêts procurés par ces prêts, ils sont taxables selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu et concernés par les prélèvements sociaux de 15,5 %.



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