La question ne pourrait intéresser que la poignée de consommateurs qui ont déjà vu la couleur d’un billet de 500 euros : cette grosse coupure est dans le collimateur des autorités monétaires européennes, qui plaident pour son retrait.
Vers un retrait progressif
La Banque Centrale Européenne va décider de son sort cette semaine, mercredi 4 mai, lors de la réunion du Conseil des gouverneurs. Le BCE ne fera pas disparaître abruptement le gros billet : l’institution veut que la démonétisation se fasse très progressivement, afin notamment de ne pas obliger les personnes qui détiennent cette valeur à l’échanger. C’est en tout cas le mode de retrait par étapes qui se dessine, avec en toile de fond des raisons de sécurité liées au billet le plus fort de la monnaie européenne.
Des opinions partagées
La Banque centrale évoque depuis quelques temps maintenant la nécessité de ne plus voir circuler les billets de 500 euros, qui peuvent être un vecteur du blanchiment d’argent et servir les coulisses du terrorisme et du grand banditisme. Ces raisons louables ne sont pourtant pas partagées par tout le monde, notamment en Allemagne, où les grosses coupures sont fréquemment utilisées. Dans d’autres pays européens comme en France, les billets de 500 euros sont souvent refusés par les commerçants.
Alors qu’ils représenteraient le tiers de la valeur des coupures aujourd’hui en circulation dans la zone euro… Une autre raison pousse les institutions monétaires à vouloir « la peau » du billet pourpre : avec les taux d’intérêts négatifs instaurés par la BCE, les rendement de l’épargne en berne, conserver chez soi du cash qui ne perd aucune valeur n’est plus absurde. Or, cet argent aurait plutôt intérêt à rentrer dans le système bancaire…
La BCE pourrait pourtant acter l’arrêt de la production, dès 2018, de ces billets très convoités et peu souvent touchés du doigt par le consommateur lambda. Mais les coupures pourraient être échangées sans limite dans le temps, pour adoucir la disparition de la valeur.