Elle intrigue et suscite l’intérêt des banques. Et pour cause, la « blockchain » ne manque pas d’atouts. Cette technologie a servi de base à la mise en œuvre de la monnaie virtuelle Bitcoin. Elle repose sur une chaîne de blocs, un système de nœuds de stockage qui permet la constitution d’un registre collectif décentralisé et plus sécurisé. On parle de « base de données distribuée » qui fonctionne en peer-to-peer (de pair à pair).
Mieux qu’une base de données classique avec un contrôle centralisé, la blockchain garantit des transactions sûres, avec une traçabilité des opérations. C’est pourquoi elle apparaît particulièrement bien appropriée à la sphère financière. Selon une enquête réalisée par les cabinets d’études et de conseil américains Marketforce, Cognizant et Pegasystems, 60% des 500 responsables interrogés, membres des secteurs de l’assurance et de la banque dans 56 pays différents, estiment que la blockchain s’imposera comme le principal développement technologique depuis l’arrivée d’Internet.
Des transactions quasi instantanées
La blockchain apparaît d’autant plus intéressante qu’elle permet de réaliser des transactions financières de façon quasi instantanée. Aujourd’hui, un virement bancaire classique prend en moyenne 48 heures quand il pourrait s’effectuer en une poignée de minutes, voire de secondes, avec cette nouvelle technologie. La blockchain rend aussi possible la suppression d’intermédiaires financiers. Sa nature décentralisée peut permettre à de nouveaux acteurs de proposer facilement des services innovants. En ce sens, elle constitue une vraie menace pour les banques, dont les particuliers pourraient se passer pour effectuer des transferts d’argent entre eux, par exemple.
Les banques intéressées
C’est pourquoi les établissements financiers ne restent pas les bras croisés et s’intéressent de plus en plus à la blockchain. En France, la Caisse des dépôts a lancé le 16 décembre 2015 un « laboratoire d’innovation » sur la technologie, avec 11 partenaires dont Axa, BNP Paribas, le Crédit Agricole et BPCE. Les acteurs bancaires réfléchissent à la mise en place d’un système de paiement via blockchain. Mais dans un premier temps, la technologie pourrait être utilisée dans le cadre d’un réseau privé facilitant les échanges entre les établissements financiers. Les applications concrètes de la blockchain restent encore à déterminer et le coût de son implémentation est un facteur que les banques ne manqueront pas de prendre en compte avant de s’emparer totalement de la technologie.