En lutte contre Bâle III

En lutte contre Bâle III

Les banques européennes s'opposent à la mise en application de la nouvelle règlementation bancaire prévue par les accords de Bâle III.
Banques en ligne

Rédigé par Stéphane LORMEAU

le 16 Juillet 2016

Les problèmes posés par les Accords de Bâle III

Les Accords de Bâle III ont pour objectif premier d'assainir le système financier international, suite à la crise de 2007, en proposant la mise en application d'une réglementation bancaire plus stricte. Afin d'améliorer leur solvabilité, les banques doivent ainsi garantir un niveau minimum de capitaux propres plus élevé qu'auparavant, diminuer le recours aux produits dérivés et appliquer de nouveaux règlements sur les liquidités. Ce niveau minimum de capitaux propres que doivent posséder les banques fait débat. Les banques européennes se sentent lésées, trouvent ce niveau insoutenable, craignent de se retrouver obérées. Elles soutiennent que Bâle III va leur faire perdre en compétitivité, en particulier vis à vis des Etats-Unis. De plus, cette nouvelle règlementation bancaire aurait, selon elles, un impact très négatif sur le financement de l'économie réelle.

Une tentative de négociation en marche

Selon les banques européennes, le comité de Bâle serait sous forte influence des Etats-Unis; la nouvelle règlementation leur serait défavorable et permettrait aux banques américaines de gagner en puissance. Des dirigeants de banques et leurs lobbyistes souhaitent convaincre Bruxelles de la nécessité de renégocier ces accords, dont la mise en application prévue pour la fin de l'année, mettrait en péril leurs activités.
Selon Wim Mijs, chef de la Fédération bancaire européenne, les banques européennes, finançant toute l'économie de la zone Bâle III, aurait donc un impact sur l'économie dans sa globalité et pas seulement sur les banques.

L'objectif de cette campagne de lobbying provenant du secteur bancaire européen est de convaincre les corps politique et administratif européens de refuser la mise en application des nouvelles règles prudentielles prévues par les accords de Bâle III, telles qu'elles sont actuellement. Le directeur général de la Société générale, qui préside la fédération bancaire européenne, s'adresse à la prochaine présidence slovaque de l'Union européenne pour faire entendre ces revendications.

Les banques européennes estiment avoir fait suffisamment d'efforts pour renforcer leur stabilité, suite à la crise financière internationale des subprimes, et que l'application de règles encore plus strictes prévues par le dernier volet des accords de Bâle, mettrait en danger leurs activités, aurait un impact négatif important sur le financement de l'économie européenne et favoriserait les banques américaines.



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