Banques : se diversifier pour maintenir la croissance

Banques : se diversifier pour maintenir la croissance

Les banques qui s'en sortent le mieux n'ont plus pour seule activité la banque de détail
Banques en ligne

Rédigé par Elsa Rédacréa

le 09 Aout 2016

A l’heure de la publication des résultats des stress-tests, les banques françaises concernées n’affichaient pas d 'inquiétude particulière. Et pour cause : toutes se sont montrées plutôt résistantes face aux épreuves imposées par l’autorité bancaire européenne afin de mesurer leur capacité à surmonter de nouvelles crises systémiques. Pour autant, les grands groupes bancaires ne sont pas tout à fait égaux face à l’exigence de compétitivité sur le long terme.

Des inégalités liées à leurs activités

La croissance et le développement en continu ne sont pas acquis, et les banques sont contraintes de chercher des relais de croissances toujours plus diversifiés pour pouvoir rester dans la course, et tout simplement pour rester rentables. Plusieurs facteurs expliquent ces difficultés aujourd’hui plus importantes pour elles, avec un niveau d’incertitude bien plus important qu’il ne l’était jusqu’à une période encore récente.
Tout d’abord, l’environnement de taux bas : les résultats des banques commencent à en ressentir l’impact, surtout si l’établissement n’a pas assez diversifié ses activités pour amortir le choc d’un coût du crédit qui vole de record en record. Les grands groupes bancaires français, qui ont depuis longtemps misé sur des pôles d’activité différents – notamment les assurances — pour gagner en compétitivité, sont plutôt mieux lotis que certains de leurs confrères européens : c’est en partie, ce qu’ont montré les stress-tests imposés par le superviseur européen et dont les résultats ont été tout récemment publiés.

D’autres sources de revenus

Les banques qui s’en sortent le mieux ont pu consolider leurs fonds propres et affichent des résultats nets en progression, grâce notamment à leur stratégie d’agir sur plusieurs fronts. Ainsi, la banque de détail un peu en peine de rentabilité peut-elle être « rattrapée » par une autre activité plus lucrative, quitte à se repositionner rapidement sur un autre secteur si le vent est porteur. Tous les groupes bancaires voient le secteur de la banque de détail à la peine aujourd’hui. Le pôle des marchés domestiques est partout en perte de vitesse, et les banques dont cette activité est le carburant principal en pâtissent fortement. Le petit niveau des taux d’intérêt plombe les marges de crédit, tandis que le marché boursier en dent de scie limite la rentabilité des revenus des placements qui lui sont liés. Bonne nouvelle cependant pour toutes les banques, le coût du risque continue de baisser. Les établissements qui ont misé sur les activités obligataires et monétaires tirent aussi leur épingle du jeu. Le marché des capitaux ayant connu un fort rebond ces derniers mois, les banques qui se sont diversifiées en incluant ce type d’activités, s’en sortent mieux.

Ce sont donc bien les activités spécialisées qui sauvent la mise des établissements bancaires et financiers aujourd’hui. Les assurances, les services financiers à l’international ou encore le crédit-bail ou l’affacturage adoucissent les pertes accusées par le marché de la banque de détail. Un contexte auquel les banques doivent s’accoutumer, en même temps qu’elles ont la nécessité absolue de réussir la mutation numérique qui s’impose à l’ensemble de leurs métiers.



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