Plans stratégiques : objectif digital, vision rentable

Plans stratégiques : objectif digital, vision rentable

Alors qu’ils ont pratiquement réussi à répondre aux nouvelles exigences de solvabilité qui leur sont imposées, les grands groupes bancaires visent plus que jamais la rationalisation de leurs activités.
Banques en ligne

Rédigé par Elsa Rédacréa

le 11 Mars 2014

A l’heure de la présentation des bilans 2013, les banques dévoilent peu à peu leurs ambitions et leurs objectifs pour les années à venir. Au menu, les plans stratégiques élaborés dans une période plus « respirable » pour le secteur, après les mois d’efforts consentis pour se remettre des marques plus ou moins fortes laissées par la crise financière de 2007, et les nouvelles exigences réglementaires qui en ont découlé. Si tous les plans ne sont pas aujourd’hui officialisés ― ils le seront d’ici à mai ―, des pistes communes se font jour pour faire prospérer la banque de demain. Marche accélérée vers le tout-digital, agences modernisées et réseau physique repensé, fidélisation des clients et moyens de rentabiliser les activités sont à l’ordre du jour.
Premier à avoir rendu publics ses objectifs à trois ans, le groupe Banque populaire Caisse d’épargne a profité, dès l’automne dernier, des bons résultats s’annonçant pour 2013 pour détailler ses ambitions jusqu’en 2017. Son bénéfice à 2,8 milliards d’euros, en hausse de 32 % sur un an ne lui aura pas donné tort. La relation multicanale avec la clientèle est l’une des priorités clairement affichées. BPCE compte aussi sur un programme de « simplification et d’efficacité opérationnelle » entre ses différentes entités du groupe pour rapporter 900 millions d’euros. Une rationalisation des moyens qui devrait concerner de multiples projets, de l’informatique à l’immobilier. Des fusions entre Caisse d’épargne, et entre Banques populaires sont également envisagées, sans fermetures d’agences. L’assurance va être aussi au cœur du plan stratégique du groupe, avec un objectif ambitieux d’un client particulier sur trois assuré dommages, santé ou prévoyance d’ici à trois ans.

BNP Paribas a été l’un des premiers en 2014 à évoquer ses objectifs avant une publication officielle le 24 mars. Le développement de l’offre digitale est là encore privilégié. Pour accompagner cette évolution, la banque fera évoluer son réseau d’aujourd’hui 2 200 agences, qui s’organisera en trois formats, « expert », « conseil » et « projet ». Ce plan novateur est aussi encouragé par le lancement d’Hello Bank, le pure-player du groupe bancaire lancé voici un peu moins d'un an.
Crédit agricole SA a aussi renoué avec de bons résultats en 2013, avec un profit net de 2,5 milliards d’euros. Douchée par ses déconvenues avec ses filiales européennes ayant subi de lourdes pertes, la banque verte compte se concentrer sur ses activités de banque de détail, d’assurances et de gestion d’actifs. Comme une grande partie de ses concurrents, le Crédit agricole a réussi à obéir aux critères de solvabilité édictés par le superviseur bancaire européen, et il va pouvoir proposer des pistes audacieuses pour les trois prochaines années ― son plan à moyen terme est attendu pour le 20 mars.

La Poste n’est pas en reste de résultats encourageants, avec un bénéfice net de 627 millions d’euros en progression de 31 % en 2013. Les premières intentions pour maintenir cette bonne santé ont filtré, mais ne seront officiellement connues qu’en juin. Le groupe la Poste doit faire avec les bons résultats de la Banque postale et de son secteur colis, d’une part, et les pertes importantes sur l’activité courrier. Il lui va donc falloir trouver des idées neuves pour faire évoluer son activité, et différentes pistes ont été évoquées, comme les nouvelles attributions des facteurs, un recours pus important à la sous-traitance dans les transports, l’accélération de la vente du patrimoine immobilier… et la digitalisation accrue de la relation client. Des efforts qui devront être d’autant plus soutenus que le désengagement progressif de l’Etat se fait sentir.
La Société générale, elle, présentera dans le détail son plan stratégique au mois de mai. Avec un résultat net en hausse de 178 % l’année dernière (2,18 milliards d’euros), la banque peut voir l’avenir aujourd’hui plus sereinement. « Un nouveau chapitre » que le Pdg du groupe veut ouvrir sur la rentabilité de ses trois grands pôles, la banque de détail en France, à l’international et la banque de financement et d’investissement.



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