Open Bank : on avance peu à peu

Open Bank : on avance peu à peu

Le concept pluriforme de « banque ouverte » se heurte toujours à la protection des données bancaires
Banques en ligne

Rédigé par Elsa Rédacréa

le 15 Avril 2014

L’usage quotidien de la banque transformé en expérience agréable et personnalisée ? Les développeurs venus de tous horizons y travaillent, et c’est la nouvelle ère de l'« open bank ». Le secteur a franchi un grand pas ces deux dernières années, avec en pionniers le Crédit Agricole et Axa Banque. Avec le CA’Store, la banque verte ouvre aux usagers programmateurs d’un jour la possibilité d’améliorer tout aspect du service bancaire. En deux ans, des dizaines d’applis très utiles ou simplement récréatives ont été proposées. En janvier et mars dernier, l’opération Mobile Banking Factory sélectionnait six projets concrétisés en applis accessible au large public des clients : Castofly, premier prix, convertit l’addiction au jeu en épargne… Très utile, MoMoney permet de régler ses dettes entre amis sans échange d’argent, par un mécanisme de compensation de groupe. Simple, mais il fallait y penser ! Plus intrusif, mais rien n’oblige à s’en servir, Date@Bank suggère des rencontres avec les personnes qui partagent des points communs… révélés par le type de dépenses qu’on a effectuées. Géniale pour les grands voyageurs, l’appli Sncf Finance permet, elle, de calculer ses dépenses de transport et de trouver en temps réel le tarif le plus avantageux suivant son profil d’utilisateur… l’auteur a intégré l’interface de programmation de la SNCF.

De l’appli à l’API

La CA’Store a donné un grand coup d’accélérateur à la digitalisation de la banque française. En interne, et sans portail de création d’applis, le Crédit Agricole n’aurait pu proposer qu’une poignée d’appli ― basiques ― à ses clients. De la gestion du budget santé à la géolocalisation des facturettes pour s’y retrouver dans son budget, les bonnes idées ont toujours un petit goût de vécu… donc de super utile à la communauté. Mais pour les banques, ouvrir leurs données à des programmateurs, même pour la création d’applis révolutionnaires, ne va pas de soi. Lancé en 2008, l’Open Bank Project travaille, via des via des API (interfaces de programmation applicatives) à l’innovation ouverte avec une interface de communication permettant de partager sélectivement les données bancaires de manière sécurisée. Un mode d’accès « universel » et simple, que les banques utiliseraient pour fournir aux clients connectés des outils et des services utiles, en constante amélioration, et toujours plus nombreux et personnalisés. Mais pour le moment, les bonnes volontés se heurtent à une certaine force d’inertie des banques, prêtes à innover mais freinées par l’inévitable argument : les données personnelles sont un sujet sensible, même à l’heure du big data. Au CA’Store, on veille à la stricte anonymisation des données des utilisateurs, pas de nom apposé en face des données… Normal, dans un pays où la simple révélation de son salaire fait encore tousser ! L’un des objectifs d’une banque ouverte n’est pourtant pas le vol en bande organisée des comptes bien garnis, mais l’autre pendant de cette nouvelle transparence : le partage de certaines informations bancaires pour avancer plus vite et plus efficacement dans certaines transactions. Avoir un œil citoyen sur les flux financiers « non sensibles », comme par exemple, être informé sur l’utilisation des fonds récupérés par les associations caritatives…



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