Les banques se mettent à l’authentification biométrique

A la mi-juillet, trois groupes bancaires, Banque Accord BNP Paribas, Crédit Agricole et Crédit Mutuel Arkéa, ont lancé un test grandeur nature d’une solution de paiement recourant à l’authentification des empreintes digitales. Le dispositif est censé rendre plus sûres et moins sujettes à la fraude les transactions de paiement à distance, à l’heure où les chiffres ne sont toujours pas très bons, malgré le déploiement de sécurisation comme 3D Secure. Le paiement mobile, s’il peine encore à trouver un rythme d’essor conséquent, doit être impérativement lié à un moyen de sécurisation à la fois simple et rapide ; ainsi, l’envoi d’un code unique par texto, qui ralentit l’acte d’achat au lieu de le rendre plus fluide, n’est pas jugé adapté, alors qu’une procédure d’authentification renforcée par ce moyen est acceptable pour un paiement depuis un écran d’ordinateur. D’autre part, le paiement et l’authentification réalisée sur un même canal ― le smartphone ― pose en soi des problèmes de sécurité.
En testant l’authentification par empreintes digitales, les trois banques françaises pensent répondre plus précisément à la problématique de l’achat en mobilité sécurisé. La Banque Postale teste depuis quelques mois un système d’authentification par la voix, Talk to Pay, sur environ un millier de sites marchands. Mais l’usage de ces données biométriques est loin de faire l’unanimité : la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) émet des réserves sur le respect de la vie privée des consommateurs et de ses droits, la protection des données personnelles collectées à l’occasion des transactions sécurisées. Elle plaide notamment pour une double source d’identification, pour éviter les tentatives d’usurpation d’identité. Le système de sécurisation des achats alliant sécurité, facilité, rapidité et respect des données personnelles n’est peut-être pas encore à l’ordre du jour.