E-banking : la marche à ne pas louper

E-banking : la marche à ne pas louper

Les banques sont aujourd'hui confrontées à un enjeu de taille : conforter leur modèle en participant, de fait, au développement du e-banking.
Banques en ligne

Rédigé par Elsa Rédacréa

le 29 Octobre 2014

Le grand enjeu pour le secteur bancaire aujourd’hui est la dématérialisation de leurs services, une évolution que résume le terme fourre-tout de « e-banking ». Des plus grands groupes aux établissements financiers modestes, plus aucune entreprise de la banque ne peut faire l’impasse sur ce passage obligé et parfaitement stratégique pour leur avenir, si ce n’est pour leur survie dans les années à venir. Le e-banking est au cœur de leur plan de développement et conditionne leur progression, et devient le sujet récurrent des débats : c’était par exemple l’un des principaux sujets abordés lors du premier salon professionnel Banque et Innovation, qui s’est tenu le 30 septembre dernier. Aujourd’hui, l’heure n’est plus à se demander quelles solutions les banques doivent développer pour être concurrentielles entre elles, mais quelle marge de manœuvre il leur reste pour ne pas se laisser dépasser, tôt ou tard, par les grands acteurs du net dans leur propre métier.

Car si le secteur bancaire a fait le forcing pour mettre en place rapidement, ces dernières années, des outils performants pour la dématérialisation de leurs services, rien n’interdit de penser que les clients et consommateurs adopteront les prestations qui leur paraîtront les plus simples intuitives et surtout moins chères à l’usage. Quitte à délaisser leur banque.

Modèle bancaire en péril ?

La mutation numérique que doivent endurer aujourd’hui les banques est plus qu’un défi : c’est un passage obligé. Aujourd’hui, leur modèle est relativement préservé par une réglementation qui penche en leur faveur et interdit aux Google, Apple, Facebook ou Amazon d’endosser complètement leur rôle. Un rôle finalement simple du point de vue de la plupart des usagers : payer, se faire payer, accéder aux virements et prélèvements. La dématérialisation de la circulation de l’argent permet aux grands acteurs du web de se positionner en potentiels prestataires redoutablement efficaces : ils disposent de la technologie, du positionnement et surtout de millions de données et métadonnées liées aux utilisateurs de leurs services, et clients. Les possibilités qui leur sont ouvertes sont multiples, à commencer par la personnalisation d’une offre réellement bancaire, que freine aujourd’hui encore la loi. Pour riposter, les banques doivent-elles partager la performance des outils du e-banking, voire fusionner leurs forces ? Plaide encore pour elle la relative réserve des clients, qui préfèrent encore jouer la sécurité et ne pas confier leur porte-monnaie à une autre entreprise qu’une banque. Une récente étude réalisée pour Ping Identity, entreprise experte de la sécurité des données, a livré que 45 % des usagers de services de e-banking étaient effectivement prêts à changer de banque si un concurrent leur offrait un accès plus performant, mais à conditions de sécurité équivalentes. En bref, accéder au e-banking est considéré comme primordial, mais à condition que les données soient réellement protégées. Selon l’enquête, seuls deux tiers des utilisateurs des services bancaires en ligne jugeraient l’accès à leurs comptes pleinement sécurisés, alors que les deux tiers des clients interrogés placeraient l’accès sécurisé comme une priorité… Cette double nécessité est assurément le premier enjeu du e-banking aujourd’hui, sur lequel les banques ont encore une belle carte à jouer avant de se sentir vraiment concurrencées.



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