Banque en ligne : Agrégateurs vs banques

Banque en ligne : Agrégateurs vs banques

Banques et applications de gestion de finances personnelles n’ont pas que des intérêts contraires et les partenariats devraient plus franchement émerger à l’avenir.
Banques en ligne

Rédigé par Elsa Rédacréa

le 31 Mars 2015

Surfant sur une bonne vague il y a à peine trois ans, les agrégateurs de comptes bancaires, ou applications de gestion de finances personnelles, empiètent de plus en plus franchement sur le territoire des banques. Et pour cause : ils proposent ce que les banques ne peuvent, ou ne veulent pas vraiment offrir en matière de budget personnel au quotidien. Disponibles sur mobile ou sur site, les personal finance managers (PFM) ont fleuri dans tous les pays, Linxo et Bankin étant les plus utilisés en France. Outils pratiques et intuitifs, ils permettent de visualiser la situation financière détaillée, sur tous les comptes quel que soit la banque, et présentent les dépenses poste par porte. Le gros plus est leur ergonomie, facilitant la lecture rapide de la situation passée, présente et prévisible, conduisant à adopter une attitude responsable vis-à-vis de ses dépenses…

La sécurisation des données en jeu

Pour la plupart disponibles en versions basique, avancée ou professionnelle, les agrégateurs sont d’excellentes plateformes de gestion financière au quotidien, mais ils restent indépendants des opérations courantes, pour lesquelles l’utilisateur devra revenir à son, ou ses interfaces bancaires. Les banques restent jusqu’à présent prudentes sur un marché pourtant en expansion : rétives à l’idée d’apporter sur un plateau la concurrence à leurs clients, elles sont aussi réservées sur l’aspect de la sécurisation des données. Car les PFM sont entrées de plain-pied dans l’ère du big data : en fournissant des infos personnelles sur leur situation financière, en confiant à un tiers leur clé d’accès à leur banque, les usagers de ces applis soumettent volontairement des données en or à ces nouveaux acteurs. Les plateformes se retranchent derrière la fonction de gestion qu’elles proposent, ne permettant de réaliser aucune opération de transferts, mais elles utilisent déjà les données pour proposer des fonctions prédictives à leur interface. De leur côté, les banques peinent à offrir des interfaces budgétaires personnalisables et intuitives… et, c’est de bonne guerre, elles mettent en garde leurs clients contre l’utilisation de leurs codes d’accès aux comptes hors « site officiel ».
Les deux logiques ont pourtant commencé à se croiser, comme le Crédit Mutuel Arkéa et l’agrégateur de comptes de sa filiale en ligne, Fortunéo Budget, développé avec Linxo. Des barrières réglementaires sont aussi en cours d’évolution, notamment la Directive des services de paiement (DSP), qui est en révision en ce moment : le nouveau cadre doit prendre en compte les évolutions technologiques et les nouveaux usages qui ont vu le jour sur le marché et permettre de définir des contraintes précises sur la sécurisation des données détenues par les PFM. La transposition de la directive dans le droit français est prévue d’ici à 2017. En attendant, les plateformes ne cessent d’évoluer vers un mode plus prédictif de leur interface, par l’analyse du comportement de ses utilisateurs : les annonces ciblées, le conseiller financier - non bancaire - dans votre poche deviennent réalité. La dernière initiative en date provient de Boursorama : la filiale de la Société générale vient d’acquérir Fiducéo, start-up spécialisée dans le développement d’agrégateurs. Pour adapter ses solutions à son offre, qui comprend déjà l’outil de gestion multibanques Money Center.



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