Le rapport des jeunes à l’argent reste teinté de réalisme : c’est ce qu’apprend la dernière étude annuelle de TNS Sofres pour Axa Banque sur le sujet, réalisée auprès d’un échantillon de 1002 personnes de 16 à 24 ans en février dernier. Sur bien des points, les chiffres de 2015 sont en faible décalage avec ceux de l’année passée. L’argent, pour les jeunes, reste lié aux parents : papa et ou maman sont, pour 47 % des 16-24 ans, la principale « source de revenus ». Normal quand on est encore au lycée, sur les bancs de la fac… Pour apprendre à gérer leur argent, les jeunes comptent aussi sur leurs parents : pour 74 % des ados et jeunes adultes interrogés, ce sont eux, les principaux interlocuteurs sur les sujets épineux du budget perso. Qu’évoque le rapport à l’argent pour les moins de 25 ans ? D’abord le plaisir, pour 44 % des jeunes, puis la sécurité (38 %) et le sérieux (32 %). Un thème sérieux au point de connaître à peu près, au moment de l’enquête, le « reste à dépenser » : c’est le cas de 82 % des jeunes interrogés pour Axa. Dans le même esprit de responsabilité, 79 % des 16-24 disent faire leurs comptes au moins une fois par mois, et 20 % à peu près quotidiennement.
Réalistes mais pas fatalistes
Autre enseignement de l’enquête, les jeunes n’associent plutôt pas l’argent à un futur angoissant : ils sont huit sur dix à penser qu’ils pourraient bien avoir au moins autant d’argent qu’eux une fois atteint l’âge de leurs parents, et même 37 % à imaginer disposer de moyens financiers plus conséquents. Les problèmes d’argent actuels des parents n’affectent pas démesurément cet optimisme, puisque 48 % des jeunes qui voient les difficultés budgétaires de leur famille pensent qu’eux-mêmes ne connaîtront pas ces problèmes. Le réalisme prévaut pour une majorité des 16-24 ans, puisque 27 % d’entre eux déclarent se trouver dans une situation financière délicate. Ils sont 9 % à avoir des grosses difficultés à s’en sortir. Les passages difficiles plus ponctuels sont vécus par 63 % des sondés. La moitié des jeunes interrogés pour Axa ne disposent pas d’économies, et 40 % doivent de temps en temps emprunter de l’argent à leur entourage. L’arrivée dans la vie active et l’indépendance financière qu’elle devrait entraîner n’efface pas les difficultés : le nombre de postes budgétaires augmentant avec un quotidien vécu sans le secours financier des parents. Si les jeunes comptent sur leurs parents pour gérer au mieux leur budget, prendre des conseils, ils sont nombreux à trouver des sources sur les réseaux sociaux : c’est le cas de 56 % des moins de 25 ans. Les banques l’ont bien compris, en multipliant leurs efforts de communication sur ces canaux. La cible des jeunes, bien plus captive que sur les chaînes de la TNT, peut y retrouver une com adaptée : décalée, virale et finalement très efficace.