Ethiques, les banques ?

Sur son site Fairfinance, l’ONG Oxfam scrute la face obscure des banques, en examinant à la loupe leurs pratiques en matière d’investissement, de financement, de crédit, en se fondant sur les critères sociaux, environnementaux, éthiques. Objectif affiché : « évaluer les politiques de crédit et d’investissement des cinq plus grandes banques françaises », soit les groupes CIC, Crédit Agricole, BPCE, BNP Paribas et Société Générale. Plusieurs thèmes ont été explorés par Oxfam : le changement climatique, les armes, l’environnement, les droits humains, la fiscalité et la corruption, le droit du travail, les rémunérations et les bonus. Un classement pas notes a été établi pour chacune des banques examinées, qui se traduisent par des smileys plus ou moins engageant, suivant le comportement plus ou moins éthique de l’entreprise. Et, selon les critères d’Oxfam, peu de banques sont vraiment recommandables… malgré les engagements qu’elles affichent clairement. Ce décalage est dû en grande partie au degré d’éthique réel des banques, en comparaison des arguments mis en avant. Oxfam, qui a étudié les crédits aux entreprises, le financement de projets, les investissements pour compte propre et la gestion d’actifs pour le compte de tiers, autant de documents publics et rapports qui ont révélé un vrai écart entre ce qui est dit et ce qui est fait… Les engagements internationaux sont également passés en crible. L’ONG nous apprend ainsi que les banques françaises sont loin d’être exemplaires en matière de lutte conte le réchauffement climatique, puisqu’elles ont financé pour 30 milliards d’euros dans ce secteur entre 2005 et 2014. Par cette initiative, Oxfam veut sensibiliser les clients des banques et les encourage même, sur le site Fairfinance, à leur écrire pour manifester leur indignation face à des pratiques peu éthiques.