Depuis qu’elles sont arrivées sur un marché entièrement dominé par les banques de réseau, les enseignes bancaires en ligne ont mis en avant leur principal argument : le moindre coût de leurs services. Il y a moins de dix ans, cette approche tarifaire bousculait les packages hors de prix souvent imposés par les banques traditionnelles, et dénoncés avec force par les associations de défenses des consommateurs. Des cartes bancaires gratuites, des frais très réduits, des opérations courantes à coût plancher… les banques en ligne ont contribué à faire baisser les tarifs. Seul bémol : accéder à une banque en ligne moins chère n’est pas réservé à tout le monde… Dès leur arrivée sur le marché, les banques en ligne ont choisi de proposer leurs avantages aux clients disposant de revenus « suffisants »… une manière, pour la banque, de pouvoir « payer la gratuité ». Conditions de revenus, versement initial minimal, planchers d’abondement mensuel… Pour les banques en ligne le compte faiblement garni et dormant ne peut exister contre des tarifs avantageux. La règle générale est simple : c’est le niveau de services de la carte de paiement qui détermine le montant et de revenus, ou d’épargne, à justifier à la banque avant de pouvoir y être accueilli. Par exemple, la gratuité de la MasterCard de Fortunéo Banque est réservée aux clients disposant de 1 200 euros de revenus nets mensuels ou de 5 000 euros d’épargne, et la Gold MasterCard est seulement proposée aux clients justifiant de 2 300 euros de revenus par mois, ou déjà détenteurs d’un compte épargne maison doté de 15 000 euros, enfin la World Elite est accessible à partir de 4 000 euros de revenus nets mensuels à justifier à l'ouverture et à verser chaque mois sur le compte Fortuneo.
Assouplissement de l'accès aux banques en ligne
Pourtant, aujourd’hui, les conditions d’accès s’assouplissent : les banques en ligne ne veulent plus être cantonnées au rôle de seconde banque, ou de banque d’épargne, et souhaitent recruter plus de clients changeant de banque pour rouvrir directement leur compte-courant. Pour ce faire, elles doivent proposer un accès plus démocratique… monabanq a été la première banque en ligne à avoir osé baisser la barrière tarifaire : depuis presque une année, la filiale du Crédit Mutuel n’impose plus de conditions de revenus ni de versements mensuels pour l’ouverture d’un compte de dépôt associé à une carte bancaire Visa Classic. Sa dernière campagne de communication, « Les gens avant l’argent », montre également son souhait de changer d’image : la banque en ligne ne doit plus être associée à une banque élitiste. Même tendance à l’assouplissement chez Boursorama, qui a abaissé de 1 200 à 1 000 euros ses conditions de revenus mensuels. Autrement dit, le salarié au Smic et à temps complet peut, aujourd'hui, s’offrir le choix et la compétitivité tarifaire des banques sans agences… qui lui coûteront de toute façon moins cher : d’après l’enquête de consommateurs CCLV publiée au début de 2015, les tarifs des banques du web s’échelonnent de 8,20 euros à 46,58 euros pour une année, contre 66,32 à 209,84 euros pour les banques de réseau.