Le financement participatif s’érige désormais en concurrent très sérieux des banques.
Depuis plus d’un an maintenant, et la première loi française liée à ce mode de financement, les sites spécialisés peuvent permettre le prêt de sommes jusqu’à un million d’euros, pour permettre aux entreprises de se développer ou de réaliser leurs projets. Et c’est le montant que vient de lever, en quarante-cinq jours, la société ariégeoise CEM, via la plateforme de crowdfunding Bulb in Town. Ce site de crowdfunding, dédiée aux projets locaux, compta parmi les premiers portails français de son domaine d’activité. L’entreprise bénéficiaire a intéressé une cinquantaine d’investisseurs et a pu réunir, grâce à leur prêt, plus du tiers de la somme nécessaire à la construction d’une centrale hydroélectrique. Le projet devrait être opérationnel en fin d’année prochaine et aura nécessité un investissement de 3,7 millions d’euros.
Les travaux de la centrale d’un mégawatt débuteront en février prochain, l’électricité produite devant être revendue à EDF. La société CEM a aussi profité de son expérience pour séduire les investisseurs, puisqu’elle a déjà construit de petites centrales hydroélectriques aujourd’hui en activité, et compte 80 salariés. Pour attirer à elles les contributeurs, elle a fait fonctionner son réseau, c’est-à-dire en grande partie des particuliers ariégeois : ceux-ci ont prêté 20 000 euros en moyenne, et leur participation leur permet de devenir actionnaire de la centrale hydroélectrique. Ces prêteurs pourront bénéficier d’un retour sur investissement de 7 %. Dans un communiqué, le cofondateur de Bulb in town a précisé que cette campagne, mettant en jeu un million d’euros pour un seul projet, avait « battu tous les records » de la plateforme. Quant à la société CEM, elle compte bien renouveler l’expérience pour porter de nouveaux projets de centrales hydroélectriques. Aujourd’hui, une dizaine de projets sont en cours.