Le contenu sonnant et trébuchant de nos porte-monnaie est-il appelé à disparaître ?
Avec l’avènement des moyens de paiement dématérialisés, l’hypothèse n’a plus rien de farfelu. Lors du dernier forum économique de Davos, John Cryan, co-PDG de Deutsche Bank AG, affirmait que « l’argent liquide devrait être dématérialisé », envisageant purement et simplement la mort du cash à brève échéance, tout du moins d’ici à une dizaine d’années. Autre argument en faveur de l’extinction des espèces : cette fin affaiblirait considérablement le financement illégal et le blanchiment d’argent. La numérisation de la monnaie préoccupe tous les grands acteurs de la finance, banques, fintechs comme géants du web, qui luttent désormais à part presque égales sur un secteur en grande mutation. Aujourd’hui, 85 % des transactions dans le monde sont encore réalisées en cash, mais le développement de l’argent virtuel est rapide.
Le poids de la monnaie virtuelle
Le mois dernier, le Fonds monétaire international a édité un rapport relatif aux monnaies digitales, signe que le sujet est devenu un enjeu majeur pour les institutions financières à l’échelon mondial. Pour Christine Lagarde, directrice du FMI, les cryptomonnaies revêtent une importance capitale à plusieurs titres, à commencer par le fait qu’elles peuvent être utilisées par les personnes géographiquement isolées. Mais les dangers inhérents aux monnaies virtuelles sont également pointés par le FMI, qui voient aussi dans leur développement l’outil idéal d’activités criminelles à grande échelle.
Pour l’heure, le poids des monnaies virtuelles ne s’élève qu’à 6,4 milliards d’euros, autrement dit une goutte d’eau dans l’océan de la finance mondiale. Mais l’exploitation de la technologie blockchain, au cœur du développement des monnaies digitales, tout comme celle des mégadonnées, révolutionne aujourd’hui le monde des moyens de paiement : tous les acteurs du secteur bancaire et financier s’intéressent de très près à ces prometteuses nouvelles voies.