Investissements dans les fintechs : de grands besoins, de mieux en mieux satisfaits

Investissements dans les fintechs : de grands besoins, de mieux en mieux satisfaits

Petites ou déjà grandes, les entreprises de technologies financières ont besoin de fonds pour se développer.
Banques en ligne

Rédigé par Elsa Rédacréa

le 09 Février 2016

Montée de l'investissement dans les FinTech

A l’image de l’essor vertigineux de ce secteur en quelques années, les montants des levées de fonds, dans le monde des fintechs, sont de plus en plus impressionnants. Le monde des entreprises de technologies financières connaît un développement spectaculaire : pour permettre la croissance d’une seule d’entre elles, les tours de table peuvent atteindre voire dépasser le milliard d’euros ou de dollars - comme ce fut le cas de la société britannique Social Finance, qui a réussi à lever l’année passée 1,2 milliard de dollars.

En 2015, le total des montants levés a atteint, à l’échelon mondial, les 20 milliards d’euros. Si tous les regards se tournent vers les fintechs aujourd’hui, et si les plus prometteuses de ces entreprises arrivent à attirer vers elles autant de capitaux, c’est parce que le secteur est maintenant envisagé comme pivot pour l’avenir de la finance et de la banque. Plus question de considérer leur développement comme accessoire ou uniquement concurrentiel : des banques, des e-commerçants lancent des fonds dédiés aux fintechs pour permettre d’accélérer l’innovation en matière de processus bancaires et financiers, de modes de paiement, de gestion de compte ou encore de transfert d’argent.

Difficulté de lever des fonds en France

La compétition internationale sur le terrain des fintechs est très rude, et la France y est très bien placée, avec de nombreuses start-up innovantes et des compétences reconnues, des initiatives et des réussites remarquées. Mais les entreprises de la fintech tricolore doivent faire face à des freins réglementaires et parfois financiers que n’ont pas forcément ses concurrentes mondiales. « Pour un euro levé à Paris, il y en a trois à Londres et dix aux Etats-Unis », estimait récemment Alain Clot, président de l’association France Fintech, structure fédérant et promouvant les entreprises de technologie financière.
Le manque de fonds, un obstacle d’importance pour ces petites sociétés appelées à grandir vite : les besoins et difficultés de financement sont moins liés à l’amorçage qu’aux levées de fonds devant inévitablement accompagner le développement. Les grands fonds d’investissement spécialisés manquent souvent à l’appel pour permettre d’impulser une innovation, qui, par définition, ne peut pas attendre…

Pourtant, depuis quelques mois, l’horizon a tendance à s’éclaircir pour les fintechs françaises, avec un plus grand nombre d’investisseurs prêts à parier sur le dynamisme et la créativité des startups hexagonales. Le marché est mature, les initiatives multiples et inventives, les montages financiers solides, les consommateurs prêts pour faire fonctionner ce marché en adoptant les innovations qui leur sont (et seront) proposées : des ingrédients de réussite pour la fintech française.
Pour Alain Clot, « il y en France un coût d’acquisition du client élevé, une rentabilité du client élevée, des attentes des consommateurs à satisfaire et une réglementation qui n’est plus une barrière à l’entrée ».

En bref, tout est réuni pour donner aux investisseurs le goût de parier sur des fintechs qui ne demandent qu’à pousser. Un pari sur les nouveaux acteurs des technologies financières que rend plus nécessaire encore l’appétit redoutable des géants du web, entrés de plain-pied dans la sphère financière et bancaire et qui disposent de moyens colossaux.



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